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Malgré une attaque informatique contre Christie’s, les maisons d’enchères new-yorkaises lancent avec optimisme leurs ventes printanières, espérant dépasser les résultats de 2023.

Les prestigieuses maisons d’enchères Christie’s et Sotheby’s donnent le coup d’envoi de leurs ventes de printemps à New York cette semaine, dans un climat empreint d’optimisme malgré un léger fléchissement du marché mondial de l’art en 2023. Cependant, l’événement a été entaché par une cyberattaque visant Christie’s, révélée vendredi par la maison d’enchères.

"Un problème de sûreté technologique a eu un impact sur nos systèmes (informatiques), y compris notre site Internet", a déclaré une porte-parole de Christie’s, qui a assuré "regretter la gêne occasionnée pour [ses] clients" et "tout faire pour réduire au minimum les perturbations". La maison basée à Londres, New York et Paris n’a pas précisé si ses grandes soirées huppées prévues mardi et jeudi à New York seraient affectées.

Crédit photo: AFP

Les œuvres proposées à la vente cette semaine sont impressionnantes, avec des maîtres tels que Van Gogh, Picasso, Monet, Hockney, Bacon, Carrington, Mitchell, Marden, Warhol, Basquiat, Giacometti et O’Keeffe. Christie’s espère tirer entre 578 et 846 millions de dollars de ses quelque 900 lots, tandis que Sotheby’s vise entre 549 et 784 millions pour ses 700 œuvres, une fourchette "légèrement" supérieure à celle de mai 2023.

Sotheby’s, qui a raflé la part du lion en novembre avec 1,1 milliard de dollars de revenus, ouvre le bal lundi soir. Lucius Elliott, responsable des ventes d’art contemporain chez Sotheby’s, explique à l’AFP que  "le marché est davantage défini par l’offre que par la demande". "Nous n’avons pas de difficultés à vendre des biens, nous avons plus de difficultés à convaincre les gens de les mettre en vente", reconnaît-il, tout en affichant sa "confiance" compte tenu des bonnes ventes réalisées en mars à Londres.

Le marché mondial des enchères d’œuvres d’art a atteint 14,9 milliards de dollars en 2023, en baisse de 14,5% par rapport à 2022, année record post-pandémie. Cette contraction s’explique notamment par le contexte géopolitique tendu et la diminution des acheteurs russes. Néanmoins, les États-Unis et l’Asie continuent de tirer le marché.

Chez Christie’s, les œuvres phares proviennent de deux collections privées, dont celle de Norman Lear, producteur et acteur américain décédé à 101 ans en 2023. La toile A Lawn Being Sprinkled (1967) de David Hockney y est estimée entre 25 et 35 millions de dollars. Max Carter, vice-président de Christie’s, se réjouit de résultats "parmi les plus importants que nous n’ayons jamais eus" à Londres et "acceptables" à Paris en début d’année.

Un tableau d’Henri Rousseau intitulé "Les Flamants"/AFP

Pour Sotheby’s, le clou de la semaine est un portrait réalisé en 1966 par Francis Bacon de son partenaire de l’époque, George Dyer, estimé entre 30 et 50 millions de dollars. Enfin, Phillips, le petit poucet des maisons d’enchères, propose, mardi, 30 lots, dont un Basquiat évalué à 40 millions de dollars et un Picasso estimé entre 12 et 18 millions.

Malgré les défis posés par la cyberattaque contre Christie’s, les maisons d’enchères new-yorkaises abordent cette semaine de ventes printanières avec enthousiasme, fortes de bons résultats enregistrés à Londres et à Paris en début d’année. Le marché de l’art, bien que légèrement en retrait par rapport à 2022, semble résister aux turbulences géopolitiques et économiques, porté par l’appétit des collectionneurs américains et asiatiques pour les œuvres de maîtres modernes et contemporains.

Avec AFP