Un homme abattu par la police devant la synagogue de Rouen après un départ de feu - France Bleu
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Un homme abattu par la police devant la synagogue de Rouen après un départ de feu

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Un homme a été abattu par la police, rue des Bons-Enfants à Rouen, vendredi 17 mai au matin. Les forces de l'ordre avaient été appelées, car de la fumée émanait de la synagogue. Le parquet de Rouen a ouvert deux enquêtes.

Les secours ont été appelés peu avant 7h pour un départ de feu à la Synagogue de Rouen Les secours ont été appelés peu avant 7h pour un départ de feu à la Synagogue de Rouen
Les secours ont été appelés peu avant 7h pour un départ de feu à la Synagogue de Rouen © Radio France - Bénédicte Robin

Un homme a été abattu par la police, rue des Bons-Enfants à Rouen, vendredi 17 mai au matin, après avoir tenté d'incendier la synagogue de la ville. Selon les informations de Radio France, les forces de l'ordre ont été appelées aux alentours de 6h45 pour de la fumée émanant de l'édifice.

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Un homme armé d'une barre de fer et d'un couteau

Les pompiers et les policiers arrivés au pied de la synagogue ont trouvé sur place "un homme sur le toit, muni d'une barre de fer et d'un couteau de cuisine. Cet homme les invective," a détaillé le procureur de Rouen lors d'un point presse ce vendredi midi"De la fumée s'échappe des fenêtres de la synagogue. Alors que les secours tentent de le convaincre de descendre, l'homme jette la barre de fer vers eux".

Quand il rejoint finalement la rue, d'après le récit du procureur, "l'homme a couru vers un policier, un couteau levé dans une main. Après plusieurs sommations, le fonctionnaire de police aurait fait usage de son arme à cinq reprises, touchant l'individu quatre fois" a indiqué Frédéric Teillet. "Comme c'est l'usage, le policier ayant fait usage de son arme a été placé en garde à vue le temps qu'on examine les images de vidéo surveillance. Sa garde à vue sera levée dès la fin de son audition."

Sur X (ex-Twitter), le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin salue la "réactivité et le courage" des forces de l'ordre.

Elias, qui habite en face de la synagogue, a témoigné sur France Bleu Normandie : "Mon papa a entendu un témoin dire que quelqu'un arrivait armé avec un couteau. Moi, j'ai entendu les coups de feu, et quand j'ai ouvert mes volets, j'ai vu de la fumée noire au niveau de la synagogue. Je voyais au loin le corps de quelqu'un, qui venait je pense d'être abattu."

Des dégâts "considérables"

Les dégâts à l'intérieur de la synagogue sont "considérables", selon Natacha Ben Haïm, présidente de la communauté juive de Rouen. "On a les murs qui sont complètement noirs, qui sont détériorés, qui sont tombés sur le sol. Le mobilier est brûlé. Au niveau de l'endroit où le rabbin officie, c'est brûlé… C'est terrible", a-t-elle décrit.

"On a vu la fumée, tout de suite, on est descendus pour voir, on a ouvert la synagogue et on a laissé les pompiers faire le reste", a témoigné le rabbin de la communauté juive de Rouen, Chmouel Lubecki, qui n'a pas vu les tirs. Il a fait part de son "grand choc" : "On s'y attendait depuis le 7 octobre, mais quand ça nous arrive, on n'est pas prêt. La communauté est bouleversée, tout le monde a besoin de réconfort."

"C'est toute la communauté qui se sent attaquée, la synagogue c'est quelque part la deuxième maison de chaque Juif, donc ils se sentent touchés, trahis par cet acte", a déclaré le rabbin.

Deux enquêtes ouvertes

Le parquet de Rouen annonce que deux enquêtes sont ouvertes à la suite de cet événement. Une première enquête a été ouverte pour "incendie volontaire" visant un lieu de culte, une seconde pour "violences volontaires sur personnes dépositaires de l'autorité publique" confiée à la DGPN.

L'homme était "inconnu des services de renseignement, pas fiché S, il était inscrit au fichier des personnes recherchées", a précisé le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, en déplacement à Rouen ce vendredi. De nationalité algérienne, cet homme avait fait une demande de titre de séjour "étranger malade" en 2022, demande qui a été "refusée". Il avait alors fait un recours, mais a une nouvelle fois été débouté. Sollicité par franceinfo, le parquet national anti-terroriste (Pnat) indique être "en évaluation" de la situation, et ne s'est pas saisi de l'enquête pour l'instant.

Gérald Darmanin avait demandé en avril dernier aux préfets de renforcer la sécurité devant les lieux de culte juifs ainsi que devant les écoles confessionnelles, au lendemain de l'attaque menée par l'Iran contre Israël. Les opérations militaires lancées par l'État hébreu contre la bande de Gaza, qui ont causé la mort de plus de 35.000 personnes, en représailles à l'attaque des combattants du Hamas contre Israël le 7 octobre dernier, ont provoqué une forte hausse des actes d'antisémitisme en France.

"Soutien à la communauté israélite"

Le maire de Rouen, Nicolas Mayer-Rossignol, a fait part de son "effroi, le choc absolu". Selon lui, "il s'agit très très probablement d'un acte antisémite. Quand on tente d'incendier une synagogue, je pense que les faits sont assez clairs." L'élu a tenu à souligner que "quand on s'attaque à la communauté israélite, on s'attaque à la communauté nationale en réalité. L'antisémitisme n'a sa place nulle part en République. La justice fera son œuvre, mais à ce stade, je voudrais assurer la communauté israélite de tout notre soutien".

"Il y a un contexte qui est national et même international", a poursuivi le maire, "à Rouen, il y a eu des insultes, des interpellations violentes, orales, verbales dans l'espace public de deux personnalités de la communauté israélite. Il y a eu aussi des tags". Nicolas Mayer-Rossignol appelle à un rassemblement ce vendredi à 18h devant l'Hôtel de ville.

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