Affaire Benitez, ce mystère qui nous hante
À quel roi de France le poète Ronsard dédia-t-il sa « Franciade » inachevée ?
Edition originale de "La Franciade" de Ronsard
© Prieuré Saint-Cosme
ROYAUTÉS, LE SAVIEZ-VOUS ? D’abord page des enfants de François Ier, le célèbre poète de la Renaissance, Pierre de Ronsard, est l’auteur de « La Franciade », une épopée inachevée que lui avait demandée Henri II, puis sa veuve Catherine de Médicis, et qu’il dédia à leur fils Charles IX.
« Mignonne allons voir si la rose… » Quel lycéen n’a pas étudié la célèbre poésie qui débute par ces mots. Si ce sonnet écrit par Pierre de Ronsard en juillet 1545 constitue sans nul doute ses vers les plus connus, ce fils cadet d’une famille de noblesse provinciale, devenu clerc, ne s’est pas limité, dans ses œuvres, à prôner l’épicurisme et chanter les amours déçues.
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Petit page des enfants de François Ier et de la reine Claude
Il faut en effet savoir qu’il était entré à 12 ans à la Cour du roi François Ier, en qualité de page. Il fut successivement au service de plusieurs des enfants de ce dernier et de la reine Claude. Parmi eux, le prince Henri.
À l’avènement de celui-ci sur le trône de France sous le nom d’Henri II, Ronsard demeure dans son sillage. Mais, cette fois, comme « poète du roi ». C’est pour lui qu’il envisage d’écrire la « Franciade ». Cette épopée devait raconter l’histoire de la nation française, en faisant remonter l’origine des rois de France, depuis Charlemagne, à un certain Francus. Lequel ne serait autre qu’un fils d’Hector, le héros de la guerre de Troie de l’Iliade d’Homère.
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Mais lorsque Henri II meurt tragiquement le 10 juillet 1559 à seulement 40 ans, après avoir reçu un éclat de lance dans l’œil lors d’un tournoi, les douze chants prévus sont loin d’être aboutis. Finalement Ronsard n’en écrira que quatre, et bien plus tard.
Une visite royale dans son Prieuré Saint-Cosme
Pierre de Ronsard avait été nommé par Charles IX, en mars 1565, prieur du Prieuré Saint-Cosme, une fondation du chapitre de Saint-Martin de Tours, situé à La Riche en Indre-et-Loire. Fin novembre, il y reçut le jeune roi de 15 ans accompagné de sa mère Catherine de Médicis et de son frère Henri d’Anjou (futur Henri III).
La tombe du poète Pierre de Ronsard au Prieuré Saint-Cosme
© Clo & Clem
Ce déplacement s’inscrivait dans le cadre du « Grand Tour », un tour de France de deux ans et trois mois que la veuve d’Henri II, régente de son fils, effectua avec celui-ci et la Cour dans le but de lui faire découvrir son royaume et le présenter à son peuple tant catholique que protestant, en cette seconde moitié du XVIe siècle marquée par les guerres de religion.
Selon le site du Prieuré Saint-Cosme - où sont fêtés cette année les 500 ans de la naissance Ronsard avec un programme d’animations spécifiques -, c’est peut-être à l’occasion de cette visite royale que Catherine de Médicis demanda à Ronsard d’écrire enfin « La Franciade » qu’il avait promise à son défunt époux. Car le célèbre poète de la Renaissance s’y employa dans les années suivantes et fit imprimer les quatre chants rédigés en 1572.
Avec en page de garde du « Livre Ier » un portrait de Charles IX, accompagné de ce quatrain :
« Tu n’as, Ronsard, composé cet ouvrage,
Il est forgé d’une royale main,
CHARLES savant victorieux et sage
En est l’auteur, tu n’es que l’écrivain ».
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