Pilosité excessive, acné et infertilité font partie des symptômes : qu’est-ce que le SOPK, la maladie dont souffre Prisca Thevenot ?

  • Une femme sur dix souffrirait de ce syndrome.
    Une femme sur dix souffrirait de ce syndrome. DR
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CM AVEC AFP

Entre 10 et 15 % des femmes seraient touchées par le syndrome des ovaires polykystiques, aussi appelé SOPK. Une maladie hormonale dont est atteinte la porte-parole du gouvernement Prisca Thevenot, comme elle l’a récemment évoqué.

"J’ai deux garçons en bonne santé mais pendant longtemps, j’ai cru que cela ne serait pas possible parce que j’ai ce qu’on appelle le SOPK qui est une des causes d’infertilité", raconte Prisca Thevenot.

Dans une vidéo publiée ce dimanche 12 mai sur son compte X, la porte-parole du gouvernement a réagi aux annonces faites quelques jours plus tôt par Emmanuel Macron sur la natalité et la santé des femmes dans les colonnes du magazine Elle.

Prisca Thevenot s’est confiée sur son syndrome des ovaires polykystiques, une maladie hormonale aussi connue sous le nom de SOPK.

1 femme sur 10 concernée

"Le syndrome des ovaires polykystiques est considéré comme le trouble endocrinien le plus répandu dans le monde chez les femmes en âge de procréer", résumait en 2015 la principale fédération des endocrinologues américains.

Il est difficile de déterminer la fréquence exacte de ce trouble mais les estimations tournent autour d’un dixième des femmes en âge d’avoir un enfant.

À cause d’une production trop élevée d’hormones mâles – les androgènes – les ovaires subissent une accumulation de follicules qui perturbent l’ovulation. Il ne s’agit donc pas de kystes, contrairement à ce que laisse penser le nom du syndrome.

Le trouble est aussi connu comme syndrome de Stein-Leventhal, du nom du chirurgien qui l’a décrit pour la première fois dans les années 1930.

Pilosité excessive, surpoids et infertilité

Les effets sont très variés. Les patientes ont généralement un cycle menstruel perturbé et peuvent avoir du mal à avoir un enfant. Ce syndrome est l’une des principales causes d’infertilité.

Beaucoup de patientes souffrent aussi d’un hirsutisme, c’est-à-dire d’une pilosité excessive, liée au taux élevé d’androgènes.

À eux trois, ces éléments – présence de follicules dans les ovaires ; surproduction d’androgènes caractérisée notamment par un hirsutisme ; troubles des cycles ou de la fertilité – permettent d’établir un diagnostic : il suffit que deux d’entre eux soient présents.

Ce tableau clinique variable explique en partie pourquoi le SOPK reste difficile à diagnostiquer et peu connu du grand public.

D’autant que de nombreuses manifestations cliniques ne font pas partie des critères diagnostiques au sens strict, mais sont souvent observées chez les patientes : acné, surpoids, perte de cheveux…

Vers un traitement ?

Les mécanismes de ce syndrome restent aussi mal définis. On doit, par exemple, encore déterminer si les perturbations hormonales prennent leur source dans les ovaires, dans le système nerveux central ou les deux.

D’importantes avancées ont toutefois été réalisées dans les années 2010. Le chercheur Paolo Giacobini a ainsi, à partir de travaux sur des souris puis plus récemment chez l’humain, ouvert la voie vers une meilleure compréhension des mécanismes de transmission héréditaire du SOPK.

L’exposition du fœtus à des hormones mâles pendant la grossesse semble ainsi favoriser l’apparition du syndrome à l’âge adulte. À long terme, ces recherches donnent des pistes de réflexion vers un traitement qui ciblerait ce syndrome à la racine.

Pour l’heure, toutefois, on en est loin et les seuls traitements ne visent qu’à répondre aux symptômes. Ainsi, on prescrit fréquemment des pilules contraceptives pour lutter contre l’hirsutisme ou d’autres symptômes liés à l’hyperandrogénie.

En cas d’infertilité et de désir d’enfant, plusieurs traitements peuvent être envisagés, comme la stimulation ovarienne, la chirurgie ovarienne par "drilling", ou, en dernier recours, la fécondation in vitro.

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Les commentaires (2)
antodu34 Il y a 3 jours Le 15/05/2024 à 08:42

3615 ma life....

humour Il y a 3 jours Le 15/05/2024 à 08:27

Cet étalage des soucis de santé d' un tel ou d' une telle sont fatigants à force... nul n est obligé de lire les articles, mais bon....