Francis Ford Coppola à Cannes : « Je serai là dans vingt ans ! »

« Une épopée romaine qui se déroule dans l’Amérique moderne, a-t-il détaillé. Je n’avais aucune idée que la réalité rejoindrait la fiction au moment de l’écriture, je constate aujourd’hui que la démocratie est en danger. La tendance ne concerne pas uniquement les États-Unis, mais le monde entier. Avec la recrudescence des guerres et du fascisme. Pour quelqu’un comme moi qui suis né en 1939, il y a des choses qu’on ne veut pas voir se répéter. Après, certaines personnes à cette table n’ont pas les mêmes convictions politiques que moi. N’est-ce pas Jon (Voight) ? (Rires) » Interpellant ainsi avec malice son acteur, aussi âgé de 85 ans et connu pour son soutien à Donald Trump.

« La dernière fois que je suis venu ici, j’avais Sofia enfant sur mes épaules »

Francis Ford Coppola est apparu très ému, entouré de ses deux petites-filles, et sans doute encore sous le choc de la disparition de sa femme Eleanor Coppola le mois dernier. « Et mon tour viendra aussi, a-t-il convenu. Quand l’échéance se rapprochera, je ferai la liste de tout ce que je voudrai faire avant de partir, au lieu de celle de mes regrets, si bien que je serai si occupé quand la mort arrivera que je ne m’en rendrai même pas compte. » Le maestro a redit son envie de se remettre en question tout le temps et de prendre des risques.

« Je vous l’annonce : je serai là dans vingt ans ! Je suis motivé par une seule chose : m’améliorer. Je planche déjà sur le scénario de mon prochain long métrage. » Et sa sœur, la comédienne Talia Shire (Rocky), 78 ans, de conclure. « Francis, tu as le courage créatif. Tu étais visionnaire dès 9 ans. Atteint de la polio, tu as décidé de marcher, un acte d’une bravoure inouïe. Je suis fière de toi, mon frère. C’est confortable de regarder en arrière. Tu as choisi d’aller de l’avant, vers l’inconnu. Je t’admire. »