Et si “Megalopolis”… ou quand le peuple n’y croit plus ? | Histoire et société

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Et si “Megalopolis”… ou quand le peuple n’y croit plus ?

Voilà, je vais prendre quelques jours de congé. J’ai décidé de partir marcher le long de la côte en Corse sans amener aucun moyen d’être branché sur un ordinateur. Marianne si elle considère qu’il y a des textes importants alimentera le blog. Je pars avec des livres dont j’espère vous faire un compte-rendu à mon retour lundi 27 mai. Comment vous expliquer mais peut-être l’aurez vous compris, le temps parait arrêté dans cette campagne des européennes. Il m’arrive d’avoir envie de vous donner rendez-vous dans un mois, dans un an quand tout se sera accéléré… enfin ce qu’on connait actuellement parce que les statues actuelles se seront effondrées… qu’enfin mon peuple français cesse de croire, cesse d’y croire.. et que l’on passe à autre chose, peut-être même à l’essentiel.. En lisant une grande partie des critiques sur le dernier film de Coppola je me suis demandée s’il s’agissait pour lui de ce temps suspendu mais qui file aussi et qu’il faut laisser aller vers ce déclin : “si le grain ne meurt…

A Cannes, les critiques ont éreinté le film de Francis Ford Coppola.. Le vieux cinéaste se serait perdu dans la chute de l’empire américain, il ne maitrise plus rien, une cacophonie. Ces critiques nous refont le coup de la nouvelle de Balzac : le chef d’oeuvre inconnu (1) la quête de l'”absolu” du vieux maître et ce produit confus n’a pas de distributeur aux Etats-Unis… Il y a l’ego de l’enfant dans cette course éperdue derrière les passions d’une vie mais peut-être y a-t-il plus que ça, une manière de coller à son sujet, le capital lui-même s’inquiétant que dans sa guerre à la Chine, l’impérialisme risque de perdre son public d’investisseurs.. On peut rêver sur les résistances que le filme provoque, peut-être ont-ils raison, mais peut-être ? The New Yorker esquisse une critique qui va un peu plus loin… .. .

Sur fond de gratte-ciel baignés d’une lumière dorée, Adam Driver regarde à travers une longue-vue quelque chose dans sa main, tandis que Nathalie Emmanuel se tient derrière lui.
Adam Driver et Nathalie Emmanuel dans « Megalopolis ».Crédit…Zoetrope américain

(1) Le chef d’oeuvre inconnu de Balzac : Le jeune Nicolas Poussin, encore inconnu, rend visite au peintre Porbus dans son atelier. Il est accompagné du vieux maître Frenhofer, celui-ci en quelques coups de pinceau transforme un tableau de Porbus, il lui donner la vie. Mais malgré cette prouesse technique, Frenhofer se plaint de ne pouvoir achever sa propre toile à laquelle il travaille depuis dix ans faute de la femme dont la beauté l’inspirerait. Nicolas Poussin propose au vieux maître de faire poser la femme qu’il aime : la belle Gillette, ce que Frenhofer accepte. La beauté de Gillette l’inspire à tel point qu’il termine fiévreusement le tableau et invite Poussin et Porbus à l’admirer, mais stupéfaits ils n’aperçoivent sur la toile qu’une petite partie d’un pied magnifique perdu dans une débauche de couleurs. Le vieux maitre incompris face à leur condamnation brûle toutes ses toiles avant de périr dans l’incendie de son atelier.

L’optimisme indecrottable de Francis Ford Coppola face à la nuit des longs couteaux de la critique à Cannes

Megalopolis le dernier film du réalisateur Francis Ford Coppola qu’il couve depuis 13 ans (pratiquement le temps de gestation du chef d’oeuvre inconnu de Balzac), a été présenté en avant-première jeudi au Festival de Cannes. “On ne fait pas de l’art si on ne prend pas de risque“, a souligné le cinéaste dans une interview sur France 2 enregistrée avant sa montée des marches, à propos de ce projet pharaonique, 13 ans pour le réaliser mais il y pense depuis quarante ans, c’est un scénario qu’il aurait gardé par devers lui pendant ces quarante ans durant lesquels Coppola a rêvé de ce projet sans le concrétiser, le réalisateur y a englouti une partie de sa fortune, 120 millions de dollars, jusqu’à vendre des vignes. A Cannes, il a pris le risque d’aller en compétition, espérant une troisième Palme d’or qui serait historique, après “Conversation secrète” (1974) et “Apocalypse Now” (1979). “Quand tout le monde me critiquait, Cannes a changé le regard du public sur +Apocalypse now+, alors pour ce film, qui sait?”, a relevé Coppola dans son interview.

Producteur, scénariste et réalisateur, Coppola si l’on en croit les réactions a produit un machin totalement déjanté qui n’obéit à presque aucune règle et court comme un dératé après une culture boulimique : L’histoire ancienne, la philosophie, la politique, les arts, les nouvelles technologies, l’obsession du temps, l’architecture, la famille, et un exaltation du courage tout est là mais en vrac. Personne n’a jamais vu un machin pareil et avant de juger il faut revoir l’objet sous toutes ses coutures.

Mais le fond qui me fait aspirer à voir ce film c’est ce qui va avec cette course débridée, cette enfance, est la foi dans l’humanité, ce n’est pas simplement de l’optimisme au contraire comme pour Apocalypse Now son propre pays, sa civilisation est au-dessus d’un gouffre mais il n’y a pas d’autre solution qu’agir, c’est une philosophie que je partage et qui fait que, outre le regard de cet homme, qui ne peut pas être ignoré il y a cette nécessité de la vie et ce que le cinéma apporte au-delà des moments où la politique devient asphyxiante là où vous êtes… En rupture totale avec ce qui est en train de naitre.

Si nous rêvions une fois encore de la ville et d’une modernité inconnue ?

Souvenez-vous de l’Homme à la caméra, Vertov met en pratique sa conception du montage polyphonique où l’intervalle, la discontinuité visuelle et spatio-temporelle, remplace le raccord du cinéma narratif. La ville devient une symphonie dans lequel que ce soit le documentaire ou la fiction, se crée la magie du rythme, de la vitesse, des variations de lumières, des tonalités, mouvements, formes qui s’entrecroisent et dialoguent comme les thèmes, les motifs et les variations au sein d’une composition musicale. A travers un surinvestissement dans le montage il y a une foi dans la révélation d’une réalité qui encourage le progrès social tout en nous faisant vivre des moments de plaisir esthétique. Il y a eu les réalisateurs mais aussi les théoriciens.. On retrouve chez Walter Benjamin, cette hypothèse d’une affinité élective entre la ville et le cinéma. Dans L’œuvre d’art à l’époque de sa reproduction mécanique, il affirme « seul le film permet un accès visuel à l’essence de la ville, à la manière dont les automobilistes pénètrent dans le nouveau centre-ville » il ne s’agit pas de redoubler notre expérience ordinaire, pas de naturalisme, mais grâce au montage le cinéma peut élaborer des “images provocantes” , l’image dialectique avec ses potentialités révolutionnaires. La correspondance entre la cité et le film se fait donc sur le mode de la résonance esthétique. Le film réactive sur l’écran le flux sensoriel de la métropole mais en transformant, en transfigurant notre perception du monde, plutôt que d’en redoubler l’expérience ordinaire.

Il semble que “Megalopolis” ce soit Metropolis mais que le film aille dans tous les sens à la fois – Adam Driver peut arrêter le temps d’un claquement de doigts, ce qui l’empêche de faire une chute vertigineuse du haut d’un building, un satellite soviétique menace de s’écraser et dévie de sa trajectoire, Shia LaBeouf conspire contre le pouvoir – pour les abandonner ensuite. Selon les commentaires, il passe d’une citation de Shakespeare à une image d’archive d’Hitler, et porte une critique de la société capitaliste et du populisme à la Donald Trump – et ce pendant 2 heures 18, comme dans un juke box, ils n’en sont pas revenus. Comparant l’Amérique d’aujourd’hui à l’empire romain décadant, le film mêle éléments de science-fiction, pensée new age et style néo-antique. Un mélange dont on subodore qu’il risque en chemin de perdre son public. Signe de son potentiel commercial très incertain, “Megalopolis”, produit en dehors des circuits des grands studios, n’a pas encore trouvé de distributeur aux Etats-Unis. Comment de surcroit Coppola concilie-t-il le gros budget dans lequel il a mis toute sa fortune personnelle, un goût pour les effets spéciaux et le cinéma expérimental de ses films récents ? Rien ne semble tourné ni monté de manière conventionnelle, et Copolla est accusé par la quasi totalité des commentateurs d’avoir jeté des morceaux en espérant que ça va finir par coller. Chaque acteur joue sa propre interprétation dit-on et ils sont totalement paumés, les femmes plus encore.

Danielle Bleitrach

Le New Yorker

L’étalement urbain follement captivant de « Megalopolis » de Francis Ford Coppola

Après treize ans d’absence, un grand réalisateur américain revient avec une vision ambitieuse d’une ville – et d’un monde – qui a besoin de renouveau.

Par Justin Chang16 mai 2024

Adam Driver regarde une ville schématique.

Adam Driver joue dans le film de Francis Ford Coppola. Illustration par Patrick Léger

Le sujet de « Megalopolis », le premier long métrage de Francis Ford Coppola en treize ans, est le temps. Le film commence par l’image d’une grande horloge de ville, et Coppola invoque à plusieurs reprises la marche implacable du temps. Pourtant, la nature même du film, qui est tour à tour agressivement entêtant, obstinément illogique et d’un optimisme séduisant, est de remettre en question notre compréhension du temps comme une ressource limitée. Il réfléchit à la façon dont nous, en tant que personnes – concepteurs, constructeurs, inventeurs, artistes – pourrions réussir à contourner le temps et à réaliser une utopie qui résiste au glissement naturel vers l’entropie.

Le protagoniste de Coppola est un architecte et designer controversé nommé Cesar Catilina (Adam Driver), qui a la capacité de mettre le temps en pause. « Il est temps, arrêtez ! » dit-il, et tout se fige : les gens, les voitures, les nuages dans le ciel, même l’effondrement d’un ensemble de logements sociaux qui était en train d’être démoli sur ordre de César lui-même. Mais ses pouvoirs surnaturels sont limités. Finalement, il doit laisser le temps recommencer, avec un claquement de doigts réticent. (Le film est chargé de références à Shakespeare, Emerson et à la poésie saphique, mais le gadget temporel m’a rappelé, irrésistiblement, la sitcom de la fin des années 80 « Out of This World ».)

Une fois que le temps reprend, chaque instant qui passe rapproche la civilisation humaine de la ruine – un effondrement catastrophique prédit par la chute de Rome. En fait, le film se déroule dans une ville appelée New Rome, bien qu’il s’agisse de New York, avec des plans récurrents du Chrysler Building et de la Statue de la Liberté. (Le film a été tourné, avec beaucoup de trucages visuels et numériques, à Atlanta ; le directeur de la photographie est Mihai Mălaimare, Jr.) La Nouvelle Rome regorge de motifs classiques : des colonnes doriques soutiennent des bâtiments ornés de dicta latins, et un nombre remarquable de citoyens portent des feuilles de laurier dorées, même ceux qui ne conduisent pas de chars autour d’un faux Colisée. L’intrigue, un engin laborieux mais assez vivant, nous vient directement de la conspiration catilinaire de 63 av. J.-C. César est une mise à jour de l’homme politique Lucius Sergius Catilina ; son principal ennemi juré, le maire Franklyn Cicero (Giancarlo Esposito), remplace cet autre Cicéron, le célèbre consul que Catilina a cherché à renverser.

Le titre complet du film est « La mégalopole de Francis Ford Coppola : une fable », mais Ésope a peut-être blanchi devant la faiblesse de Coppola pour l’exexplication. Il a réalisé une épopée déclamatoire, dans laquelle les acteurs récitent autant qu’ils jouent, et les significations ne sont pas suggérées mais superposées, avec une intention allégorique brute, sur des fourrés narratifs. Cesar pense que l’avenir de la Nouvelle Rome repose sur la construction d’une ville expérimentale, Megalopolis, qui sera façonnée à partir d’un matériau miraculeux appelé Megalon. Selon toutes les apparences, la principale propriété de Megalon est une souplesse qui lui permet d’être moulé en structures géantes et trippantes, qui ressemblent à des fleurs et des champignons ; imaginez un « Alice au pays des merveilles » conçu par Frank Gehry et vous êtes à mi-chemin. Le maire Cicero résiste à un futurisme aussi coûteux et de haut vol, qui privilégie la beauté à l’aspect pratique. « Les gens n’ont pas besoin de rêves, ils ont besoin d’enseignants, d’assainissement et d’emplois », gronde-t-il à Cesar. Pas de points pour deviner de quel côté se trouve Coppola, aujourd’hui âgé de quatre-vingt-cinq ans et toujours l’un des grands rêveurs du cinéma américain.

La plupart des autres personnages principaux sont délimités par leurs fonctions symboliques. Le visage de l’excès économique est Hamilton Crassus III (Jon Voight), un vieil intrigant lubrique et l’homme le plus riche de la ville. Le rôle de l’ambition incontrôlée est commodément rempli par le petit-fils fauteur de troubles de Crassus, Clodio (Shia LaBeouf). La vénalité des médias est incarnée par un journaliste financier, nommé de manière mémorable Wow Platinum, qui est joué avec une espièglerie acerbe par Aubrey Plaza. (« Fuck your stupid Megalopolis ! » crie-t-elle à Cesar, essayant peut-être de devancer les critiques du film.) Il y a plus : une vieille enquête sur un meurtre, une tentative d’assassinat, une campagne électorale, des fêtards de boîte de nuit posant sur une licorne, un défilé de mode outré et une scène de sexe contenant la ligne imparable « Je veux te baiser si mal, tante wow ».

Au milieu de cette débauche tentaculaire se trouvent des plaisirs poignants et durables, à commencer par la présence de vétérans de Coppola tels que Laurence Fishburne et Talia Shire (la sœur du réalisateur), dans des rôles petits mais saisissants. Il y a aussi le personnage important de Julia Cicero (Nathalie Emmanuel), la fille du maire, qui finit par rejoindre la cause de Cesar, d’abord en tant qu’employée puis en tant qu’amante. De manière révélatrice, il y a aussi les visions lugubres de César de sa défunte épouse, qui était une force vitale si lumineuse que Coppola lui a donné le nom de Sunny Hope – un gémissement, peut-être, mais dont je ne pouvais pas me résoudre à gémir. J’étais trop préoccupé par la mort, en avril, d’Eleanor Coppola, l’épouse du réalisateur et partenaire créative de longue date, à qui « Megalopolis » est dédié de manière émouvante.

Lorsque Coppola a présenté « Apocalypse Now » au Festival de Cannes 1979, il a déclaré : « Mon film ne parle pas du Vietnam. C’est le Vietnam.” C’était un témoignage de l’extraordinaire portée, de l’échelle et de la vraisemblance du film, mais cela parlait aussi du tempérament d’un cinéaste défini par une ambition et un ego démesurés. Aujourd’hui, des décennies plus tard, son dernier film a également été présenté en compétition à Cannes, et je suis tenté de tester une formulation similaire : « Megalopolis » n’est pas seulement une question de temps ; il est temps, du moins dans le sens où le film, après plus de quarante ans de travail, nous arrive comme un étonnant dépositaire du passé.

Coppola a d’abord conçu « Megalopolis » au début des années 80, espérant suivre « Apocalypse Now » avec quelque chose de comparable épique. Mais le projet a été sabordé par l’échec critique et commercial de « One from the Heart », en 1982, après quoi une série de crises personnelles et professionnelles croissantes a maintenu « Megalopolis » en veilleuse pendant des décennies : les acteurs allaient et venaient, et le 11 septembre a forcé une sérieuse refonte du matériel. Coppola a fini par financer lui-même une grande partie de la production, vendant une partie de son entreprise viticole et aurait mis en place cent vingt millions de dollars de son propre argent.

Tel est le passé de « Megalopolis », dont l’avenir semble tout aussi incertain. À Cannes, où le film est en lice pour la Palme d’or – un prix que Coppola a remporté deux fois, pour « The Conversation », en 1974, et « Apocalypse Now » – sa fortune semble changer d’heure en heure. Un article récent du Guardian a détaillé des plaintes anonymes de l’équipe de tournage sur les techniques peu orthodoxes de Coppola ; Plus troublant encore, certains ont allégué que le réalisateur s’était comporté de manière inappropriée envers les femmes sur le plateau. (L’équipe de Coppola a publié un démenti.) En ce qui concerne les perspectives du film au box-office, personne ne s’attend à des chiffres Wow Platinum. Une sortie mondiale en imax a été annoncée, mais, au moment d’écrire ces lignes, le film n’a toujours pas de distributeur américain.

Ce n’est pas la première fois qu’un navire de Coppola risque d’être écrasé par les eaux libres de l’art contre les rochers inflexibles du commerce. Mais ce qui est inévitablement émouvant dans « Megalopolis », et ce qui met en relief même ses excès les plus étranges, c’est à quel point il a évolué en une allégorie de sa propre fabrication. Coppola a défendu le beau et l’impraticable, non seulement en tant que principes de conception urbaine ou de vie utile, mais aussi en tant que forces de soutien artistique dans le cinéma lui-même. Ce film le trouve peut-être vers la fin d’une longue carrière assiégée, mais le simple fait qu’il existe, dans sa singularité époustouflante et parfois exaspérante, ressemble à une expression d’espoir.

L’allégorie Rome-New York, avec sa collision brutale de l’ancien et du moderne, crée sa propre aura de dislocation temporelle, comme le font de nombreuses particularités visuelles et atmosphériques. Certains des dispositifs de Coppola – écran partagé à trois voies, fondus enchaînés, titres de journaux, etc. – appartiennent à une époque antérieure, tout comme les fioritures de design telles que le fedora sombre de César et les touches Art déco de son studio. Par moments, l’artifice semble se plier dans deux directions ; lorsque Cesar et Julia montent dans un ascenseur extérieur exposé, les bâtiments que nous voyons passer derrière eux semblent être un arrière-plan CGI, mais ils rappellent aussi l’une de ces rétroprojections du vieil Hollywood. Ici, comme dans une séquence vertigineuse dans laquelle le couple marche sur des poutres de construction suspendues, New Rome semble à peine réel, mais cela ne ressemble pas à une erreur. Du point de vue de Coppola, la ville est une abstraction glorieusement grouillante, l’étoffe des rêves, ouverte à des possibilités et des réinterprétations infinies.

Au milieu de la projection de presse à Cannes de « Megalopolis » à laquelle j’ai assisté, une lumière est soudainement apparue dans la salle, éclairant un homme parlant au micro devant l’écran. J’ai supposé qu’il s’agissait d’une solution temporaire pour une scène inachevée, mais un représentant du film m’a dit plus tard que le moment était entièrement délibéré et qu’un acteur en direct apparaîtrait lors des futures projections du film. La façon dont cela pourrait fonctionner pour une sortie commerciale, en particulier en ce qui concerne le streaming, sera une question pour le distributeur et peut-être TaskRabbit. Pourtant, c’était un moment tranquillement envoûtant, une rupture dans la membrane habituellement tendue entre la fantaisie lumineuse de l’écran et la sombre réalité du théâtre. Pendant un instant, cette vision cinématographique de l’avenir, imprégnée des fantômes du passé, nous a parlé, de manière obsédante, dans le registre du présent. Publié dans l’édition imprimée du numéro du 27 mai 2024, avec le titre « Apocalypse When ».

Justin Chang est critique de cinéma au New Yorker.

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1 Commentaire

  • Etoilerouge
    Etoilerouge

    Tel que j’interprète ce qui est présenté en chapeau,l’article du New yorker plein de volonté d’exprimer et de comprendre, sachant qui est Coppola je crois que nous devons tous aller voir ce film. La volonté de le faire taire de la part des fascistes des usa et des cultures occidentaux ne supportant ni critique,ni folie, ni rêve,ni humanité doit être contre attiré. Aucun distributeur occidental pour Coppola comme au un défenseur pour Julian assange. C’est un sentiment qui pousse en moi, ns sommes face à une censure mégalo. Voyons ce film en masse,non à la censure, jugeons par nous mêmes hors des cadres de l’empire raciste occidental.

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