Petite Fleur : Sidney Bechet sur le trône

Petite Fleur : Sidney Bechet sur le trône

Portrait de Sidney Bechet. ©Getty - Bettmann
Portrait de Sidney Bechet. ©Getty - Bettmann
Portrait de Sidney Bechet. ©Getty - Bettmann
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A la découverte d'une anecdote pour le moins surprenante : les circonstances cocasses de la composition de Petite Fleur, le plus grand tube de Sidney Bechet.

Le 21 janvier 1952, Sidney Bechet est à Paris, dans les studios Vogue. C’est là qu’il enregistre Petite Fleur son plus grand tube, une ballade pensive et triste, un air qui a le blues, une mélodie simple et naïve, belle comme une fleur… Dans les biographies consacrées à Sidney Bechet, on peut lire que cet air est un véritable hommage de la part du musicien à la Nouvelle Orléans, la ville où il est né, où il a grandi. Une vision nostalgique de ces Etats-Unis lointains et dont Sidney Bechet se souvient à chaque fois qu’il monte sur les scènes parisiennes, comme au mythique club du Vieux-Colombier.

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Sous sa forme instrumentale ou chantée avec ces paroles bien sucrée, Petite Fleur deviendra un véritable tube, vendu parait-il à des dizaines de millions d’exemplaires seulement quelques années après sa sortie en disque en 1959. Beaucoup raffolent donc du parfum sucré de cette Petite Fleur qui est venue à l’esprit de Sidney Bechet dans un lieu qui n’est pourtant pas précisément connu pour ses eaux de roses.

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C’est une anecdote très étonnante racontée par le fils de Sidney Bechet dans un article du parisien ou encore le batteur de jazz "Moustache" Galépidès dans son livre Tambour Battant. Anecdote citée par Jean-Roland Hippenmeyer dans sa biographie du saxophoniste où l’on peut lire ce qui suit, dans un style fleuri…

« Bechet se rend aux toilettes de sa maison de Grigny, majestueux comme à l’accoutumée. Mais à peine a-t-il déposé ses fesses sur le siège qu’il est la proie d’un étrange phénomène de création spontanée. Tandis que ses parties basses sont occupées à évacuer, ses parties hautes sont visitées. Il sent sur son front le souffle de l’inspiration. Il appelle Elizabeth et lui demande son saxo. Et la porte grande ouverte, assis sur le siège, la culotte aux chevilles, tout en faisant son poum, il improvise. (…) Au comble de l’enthousiasme ne pouvant plus contenir mon enthousiasme je m’écrie :
- « C’est bath… un peu manouche… ca devrait plaire ! »
- « Comment ne pouvoir l’appeler ? » me demande Sidney
- « Ben "Petite Fleur" puisque tu l’as composée aux toilettes ! »

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