« Ras-le-bol » : pourquoi les pompiers manifestent ce jeudi à Paris... |
De nombreux sujets fâchent les sapeurs-pompiers : risques de maladies professionnelles, prime de feu, trop de missions… Ils manifestent ce jeudi à Paris.
Les neuf organisations syndicales des sapeurs-pompiers ont appelé à une manifestation et à un rassemblement ce jeudi après-midi, à Paris. Il y a un ras-le-bol. Aucun sujet n’avance
, se désespère Xavier Boy, président de la FA/SPP-PATS. Ce ne sont pas en effet les sujets de mécontentement qui manquent.
À commencer par les risques professionnels. Actuellement, un seul cancer (au niveau du nasopharynx) est reconnu comme maladie professionnelle. Or, nous sommes exposés à l’amiante, aux hydrocarbures et bien d’autres composés toxiques qui se dégagent lors des feux
, insiste Xavier Boy. Il y a peu, la sénatrice socialiste Emilienne Poumirol, dans une question au gouvernement, rappelait qu’en 2022, le Centre international de recherche sur le cancer de l’Organisation mondiale de la santé avait publié une étude établissant un lien entre l’exposition professionnelle des pompiers et le mésothéliome ou le cancer de la vessie.
Les pompiers demandent donc que la liste des cancers reconnus comme maladie professionnelle (au nombre de dix-neuf au Canada) soit élargie, mais aussi davantage de prévention. Il existe des tenues qui nous protègent davantage. Mais nous n’en sommes pas équipés
, déplorent encore les syndicats.
Quelles missions ? Quels financements ?
L’intersyndicale qui réclame une augmentation de la prime de feu (25 % du salaire actuellement), s’interroge également sur les missions effectuées par les pompiers : nombreuses prises en charge de personnes en détresse sociale ou qui ont besoin de soins mais pas de secours d’urgence
. Alors que le ministère de l’Intérieur a lancé le Beauvau de la sécurité civile - une vaste concertation pour repenser l’organisation des secours - les syndicats mettent les pieds dans le plat. L’actuel système basé sur 41 000 pompiers professionnels et 197 000 volontaires, financé par les départements, n’a-t-il pas vécu ? Il faudra bien qu’on finisse par recruter beaucoup plus de pompiers professionnels
, avance Xavier Boy. Quelles missions attribuées en priorité aux sapeurs-pompiers ? Les Départements peuvent-ils continuer à financer les services de secours à hauteur des besoins nécessaires ? Vaste chantier…