MA PRÉSENCE AU NEGRO-SPIRITUALS

Atelier Negro spirituals, MACLY - 1991
Atelier Negro Spirituals de la MACLY - 1991 - photo L. T. ACHILLE © Fonds Louis Thomas ACHILLE

Déjà tout petit lorsque j’accompagnais MAMAN à l’église, c’était une fête tellement les chants étaient beaux. Et puis à la maison ou au champ, MAMAN chantait souvent ces mélodies que j’avais entendues à l’église. Mais aussi ELLE en chantait d’autres pour exprimer sa joie ou sa tristesse. C’est dans cet univers de chants, véhicule de la communication que j’ai grandi.
Et puis est arrivé le temps de l’école. Là nous chantions des chants auxquels je ne comprenais rien, mais en les écoutant, j’avais des frissons tellement j’étais ému. C’étaient des CHANTS GRÉGORIENS.

Mais quelques années plus tard, en apprenant l’assassinat de MARTIN LUTHER KING, j’ai commencé à m’intéresser au NEGRO-SPIRITUAL. et puis ce fut l’éclipse.
Mon cœur était tourné du côté du combat que menait alors ANGELA DAVIS pour la reconnaissance et la dignité des NOIRS-AMÉRICAINS (années 1971 à 1973).

Je ne croyais plus qu’un simple appel à DIEU pourrait changer le destin et la condition d’un peuple. Ce fut la page blanche.
Mais une lumière subite s’éleva en moi le jour où devant la télévision je vis MANDELA fouler avec liberté et pour la première fois après tant d’années de prison le sol de son pays natal. Alors j’ai pleuré en chantant comme MAMAN dans le passé.

A nouveau j’ai cru que la prière et la confiance en DIEU pouvaient être libératrices. Et dans la foulée, en allant à la messe au couvent d’EVEUX en 1989, surprise! Les SPIRITUALS étaient là, et, comme dans le passé, je fus rempli de joie.
A la fin de l’office je décidai de rencontrer le seul NOIR du groupe pour en savoir plus : ce fut mon premier contact avec monsieur ACHILLE à qui je demandai alors des partitions.
Il m’orienta alors vers une DAME, et, celle-ci avec une gentillesse indescriptible me remit quelques feuilles.
Quant à monsieur ACHILLE que je voulais revoir, il me donna ses coordonnées.

Mais au moment où je voulais me joindre au groupe, je perdais mon emploi, c’était en 1989.

Enfin j’ai décidé, en 1992 d’aller vers ce qui m’avait toujours bercé: les chants à travers lesquels je me reconnais.
Voici donc les raisons ou la raison de ma présence parmi vous.

Je suis comme l’agneau égaré et retrouvé. Et maintenant, faisons la fête.

DADIE Philippe

(à l’occasion des 10 ans de l’Atelier de Negro spirituals de la MACLY fondé et dirigé par Louis Thomas ACHILLE à Lyon)

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