L'innocence : un habile jeu de subjectivité narrative (en Blu-ray, DVD et VOD)
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L'innocence : un habile jeu de subjectivité narrative (en Blu-ray, DVD et VOD)

Note artistique : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile grise(4/5)

Synopsis

Le comportement du jeune Minato est de plus en plus préoccupant. Sa mère, qui l'élève seule depuis la mort de son époux, décide de confronter l'équipe éducative de l'école de son fils. Tout semble désigner le professeur de Minato comme responsable des problèmes rencontrés par le jeune garçon. Mais au fur et à mesure que l'histoire se déroule à travers les yeux de la mère, du professeur et de l'enfant, la vérité se révèle bien plus complexe et nuancée que ce que chacun avait anticipé au départ…

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  • Titre original : Kaibutsu
  • Support testé : Blu-ray
  • Genre : drame, thriller
  • Année : 2023
  • Réalisation : Kore-eda Hirokazu
  • Casting : Sakura Ando, Eita Nagayama, Soya Kurokawa, Hinata Hiiragi, Mitsuki Takahata, Akihiro Kakuta, Shidô Nakamura, Yûko Tanaka
  • Durée : 2 h 06 mn 37
  • Format vidéo : 16/9
  • Format ciné : 2,39/1
  • Sous-titrage : français
  • Pistes sonores : DTS-HD MA 5.1 japonais, français
  • Bonus : entretien avec Kore-eda Hirokazu (9 mn 48) - Making of (66 mn 13) - les coulisses (6 mn 46)
  • Éditeur : Le Pacte

 

Commentaire artistique  

Retour au Japon en 2023 pour Hirokazu Kore-eda, pays dans lequel il tourne son nouveau film L’innocence récompensé à Cannes par le prix du scénario et la Queer Palm : le cinéaste y avait remporté la Palme d’or en 2018 pour Une Affaire de famille. Le scénario de Yūji Sakamoto est inspiré de l’expérience personnelle de l’écrivain qui a souffert d’une difficulté de communication sentimentale avec un de ses camarades écoliers, entravée par la pression des adultes, parents et enseignants. Le film, qui critique clairement la discrimination homophobe, a impliqué de recruter de très jeunes acteurs capables de saisir l’enjeu de l’intrigue et de rester naturels tout en contrôlant leur jeu. Ce pari est parfaitement réussi grâce à l’interprétation remarquable des deux garçons : Soya Kurokawa, 12 ans, qui joue Minato Mugino, et Hinata Hiiragi, 8 ans, qui incarne son camarade Yori Hoshikawa. Le reste du casting adulte n’est pas en reste avec Sakura Andō, qui joue Saori, la mère de Minato, Yūko Tanaka qui est Makiko, la directrice d’école ambiguë, et Eita Nagayama qui incarne magistralement le jeune enseignant Michitoshi Hori. Délicatement filmée en décors naturels par Ryūto Kondō, l’ambiance singulière du film bénéficie de la dernière musique de film composée par l’excellent Ryūichi Sakamoto, disparu en 2023. Sur le thème délicat de l’homosexualité enfantine, L’innocence est un drame d’une grande profondeur qui désoriente par sa structure singulière. Le récit, non linéaire ni chronologique, expose les faits en adoptant le procédé initié par Akira Kurosawa qui consiste à raconter la même histoire selon des points de vue subjectif des participants : une même action (par exemple : l’enseignant accusé d’avoir frappé son élève et le déroulement effectif de cette action) peut être perçue de manière radicalement opposée selon les protagonistes. Mais pour compliquer l’approche, le cinéaste prend un malin plaisir à jouer lui-même les divers témoins : le changement de perception est simplement lié à son habileté à filmer différemment une même scène. Cette manière d’exposer la narration invite à la réflexion : c’est spécialement sensible au début du film dans l’attitude de Saori qui interprète faussement les rapports entre le prof et son fils qu’elle croit conflictuels. Ce choix structurel d’Hirokazu Kore-eda entretient chez le spectateur une constante remise en question de sa compréhension de l’intrigue et l’invite à reformuler sans cesse la nature de l’anormalité inhérente à la nature humaine (le titre original signifie « monstre »). C’est brillant mais tortueux et passablement retors intellectuellement, mais oh combien savoureux… Un quasi exercice de style, ingénieux et jouissif.

 

Commentaire technique

Image : copie HD, très belle définition avec un piqué chirurgical sur les détails (tournage numérique avec caméras DJI Ronin 4D, Canon FD et Sony CineAlta Venice, Master Format 4K), contraste naturaliste bien maitrisé, éclairages nuancés avec du détail dans les ombres, noirs soutenus, étalonnage naturaliste, colorimétrie réaliste aux teintes naturelles et tons nuancés 

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Son : mixage japonais 5.1, dialogues clairs, excellente dynamique sur les scènes d’action et sur la très belle musique de Ryūichi Sakamoto (mort en mars 2023 avant la sortie du film), spatialisation immersive aux effets surrounds très efficaces (incendie, tempête, école), LFE ponctuel et énergique ; VF 5.1 claire et dynamique, doublage soigné mais trop éloigné des intonations japonaises pour être crédible 

 

Notre avis

Image : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile demi rouge(4,5/5)
Mixages sonores : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile grise(4/5)
Bonus : etoile rougeetoile rougeetoile rougeetoile griseetoile grise(3/5)
Packaging : etoile bleueetoile bleueetoile bleueetoile griseetoile grise(3/5)

IMDb : https://www.imdb.com/title/tt23736044/ 

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