Résumé du roman « Les Thibault » de Roger Martin du Gard

Le début du XXe siècle. Une tendre amitié lie deux camarades de classe – Jacques Thibault et Daniel de Fontanin. L’ouverture d’une correspondance entre les garçons par l’un des professeurs conduit à une tragédie. Offensés dans les meilleurs sentiments par ses mentors d’école, qui ont brutalement pris possession de son précieux « cahier gris » et ont interprété méchamment son amitié avec Daniel, Jacques et son ami décident de s’enfuir de chez eux. A Marseille, ils tentent en vain de monter à bord du navire, puis décident de rejoindre Toulon à pied, mais ils sont arrêtés et renvoyés chez eux. Le départ de Daniel choque sa petite sœur Jenny, qui tombe gravement malade. Jérôme de Fontanin, le père de Daniel et Jenny, a quitté la famille et n’y apparaît que très rarement. Madame de Fontanin, femme intelligente, pleine de noblesse et de dévouement, est obligée de mentir constamment à ses enfants, expliquant l’absence de son père. Le rétablissement de Jenny et le retour de Daniel ont ramené le bonheur à la maison.

Les choses sont différentes dans la famille Thibault. Jacques déteste et craint son père, un vieux despote, égoïste et cruel. Le père traite son plus jeune fils comme un criminel. La réussite du fils aîné d’Antoine, étudiant en médecine, flatte son ambition. Il décide d’envoyer Jacques à Cruy, dans la colonie pénitentiaire qu’il a fondée pour garçons. Antoine est indigné par la cruauté de son père, mais il ne parvient pas à le convaincre de revenir sur sa décision.

Plusieurs mois passent. Antoine s’inquiète du sort de Jacques. À l’insu de son père, il se rend à Krui et mène une enquête dans la colonie pénitentiaire. Avec un bien-être extérieur, tout ce qu’il y voit, et d’abord Jacques lui-même, provoque en lui un vague sentiment d’anxiété. Ce rebelle est devenu trop instruit, obéissant, indifférent. Pendant la promenade, Antoine essaie de gagner la confiance de son jeune frère, et bien que Jacques garde d’abord le silence, mais plus tard, en pleurant, raconte tout – sur la solitude totale, sur la surveillance constante, sur l’oisiveté absolue, dont il s’ennuie et se dégrade. . Il ne se plaint de rien et ne blâme personne. Mais Antoine commence à comprendre que le malheureux enfant vit dans une peur constante. Désormais Jacques ne cherche même plus à s’enfuir, encore moins à rentrer chez lui : le voilà au moins libéré de sa famille. La seule chose qu’il souhaite, c’est rester dans l’état d’indifférence dans lequel il est tombé. De retour à Paris, Antoine s’explique vigoureusement avec son père, exige que la punition soit annulée. Monsieur Thibault reste impitoyable. L’abbé Vekar, confesseur de Thibault aîné, n’obtient la libération de Jacques qu’en menaçant le vieil homme des tourments de l’enfer.

Jacques s’installe avec son frère aîné, déjà diplômé en médecine, dans un petit appartement au premier étage de la maison de son père. Il renouvelle sa relation avec Daniel. Antoine, estimant que l’interdiction de l’amitié imposée par leur père est injuste et ridicule, il l’accompagne lui-même chez les Fontanin. Jenny Jacques n’aime pas ça – inconditionnellement et à première vue. Elle ne peut pas lui pardonner le mal qu’il leur a fait. Jalouse de son frère, elle est presque contente que Jacques soit si peu attrayant.

Quelques mois passent encore. Jacques entre à l’École Normale. Daniel peint, édite un magazine d’art et profite des joies de la vie.

Antoine est appelé au chevet de la jeune fille écrasée par le fourgon. Agissant rapidement et de manière décisive, il l’opère à la maison, à table. La lutte sans merci qu’il mène contre la mort pour cet enfant est universellement admirable. La voisine de Rachel, qui l’a aidé lors de l’opération, devient sa maîtresse. Grâce à elle, Antoine se libère de la contrainte intérieure, devient lui-même.

A la datcha, à Maison-Laffitte, Jenny peu à peu, presque contre son gré, change d’avis sur Jacques. Elle voit Jacques embrasser son ombre, lui avouant ainsi son amour. Jenny est confuse, elle ne comprend pas ses sentiments, nie son amour pour Jacques.

Rachel quitte Antoine et part en Afrique, chez son ancien amant Hirsch, un homme vicieux et dangereux qui exerce sur elle un pouvoir mystique.

Plusieurs années passent. Antoine est un médecin reconnu et prospère. Il a beaucoup de pratique – sa journée de visite est remplie à craquer.

Antoine rend visite à son père malade. Dès le début de la maladie, il n’avait aucun doute sur son issue fatale. Il est attiré par l’élève du père Zhiz, que lui et Jacques ont l’habitude de considérer comme leur sœur. Antoine essaie de lui expliquer, mais elle refuse de parler. Giz aime Jacques. Après sa disparition il y a trois ans, elle seule ne croyait pas à sa mort. Antoine réfléchit beaucoup à son métier, à la vie et à la mort, au sens d’être. En même temps, il ne se prive pas des joies et des plaisirs de la vie.

Monsieur Thibault soupçonne la vérité, mais, réconforté par Antoine, mime une scène de mort édifiante. Antoine reçoit une lettre adressée à son jeune frère. Le fait que Jacques soit vivant ne surprend pas trop Antoine. Il veut le retrouver et l’amener à son père mourant. Antoine lit la nouvelle « Soeur », écrite par Jacques et publiée dans un magazine suisse, s’attaque aux traces de son jeune frère. Jacques, après trois années d’errance et d’épreuves, vit en Suisse. Il est engagé dans le journalisme et écrit des histoires.

Antoine retrouve son frère à Lausanne. Jacques s’insurge violemment contre l’intrusion de son frère aîné dans sa nouvelle vie. Il accepte néanmoins de rentrer chez lui avec lui.

Monsieur Thibault se rend compte que ses jours sont comptés. Antoine et Jacques arrivent à Paris, mais leur père est déjà inconscient. Sa mort choque Antoine. En triant les papiers du défunt, il se rend compte avec envie que, malgré son apparence majestueuse, il était un homme malheureux et que, bien que cet homme fût son père, il ne le connaissait pas du tout. Zhiz vient vers Jacques, mais au cours de la conversation il se rend compte que les liens qui les unissent sont déchirés à jamais et irrévocablement. Été 1914 Jacques est de retour en Suisse. Il vit entouré d’émigration révolutionnaire, exécute un certain nombre de missions secrètes d’organisations socialistes. Le bilan de l’attentat terroriste de Sarajevo est alarmant pour Jacques et ses acolytes. Arrivé à Paris, Jacques discute de l’actualité politique avec Antoine, essayant de l’impliquer dans la lutte contre la guerre imminente. Mais la politique est loin des intérêts d’Antoine. Il doute de la gravité de la menace et refuse de participer au combat. Jérôme de Fontanin, empêtré dans de sombres machinations, tente de se suicider dans un hôtel. Au chevet du mourant, Jacques retrouve Jenny et Daniel. Jenny essaie de mettre de l’ordre dans ses sentiments. Elle a à nouveau l’espoir d’être heureuse avec Jacques. Daniel part au front. Jacques explique à Jenny, et les jeunes se livrent à l’amour qui les a saisis.

La guerre a été déclarée, Jacques estime qu’on peut faire autre chose pour l’arrêter. Il écrit des tracts contre la guerre et va les disperser depuis un avion au-dessus de la ligne de front. Jacques n’a pas le temps de réaliser son projet. À l’approche des positions, l’avion subit un accident en vol. Jacques, grièvement blessé, est pris pour un espion, et lorsque les troupes françaises se retirent, il est abattu par un gendarme français.

1918 Antoine Thibault, empoisonné au front au gaz moutarde, est soigné dans un hôpital militaire. Après en être parti, il passe plusieurs jours à Maison-Laffitte, où vivent désormais Jenny, Daniel, Madame de Fontanin et Giz. La guerre a rendu Daniel invalide. Jenny élève un fils dont le père était Jacques. Zhiz a transféré tous ses sentiments pour Jacques à son enfant et à Jenny. Antoine est ravi de découvrir les traits de son frère décédé dans le visage et le caractère du petit Jean-Paul. Il sait déjà qu’il ne s’en remettra jamais, qu’il est condamné, alors il considère l’enfant de Jacques et Jenny comme le dernier espoir d’agrandissement de la famille. Antoine tient un journal dans lequel il rédige quotidiennement des dossiers cliniques sur sa maladie et rassemble de la littérature sur le traitement des intoxications aux gaz. Il veut être utile aux gens même après la mort. Aux portes de la mort, Antoine comprend enfin son jeune frère, évalue sobrement et sans illusions sa vie. Il pense beaucoup au petit fils de Jacques. Les derniers mots du journal d’Antoine Thibault : « Beaucoup plus facile qu’on ne le pense. Jean Paul « .

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