Présidentielle en Lituanie: la campagne électorale dominée par les questions de défense et de sécurité

Dimanche, les trois millions de Lituaniens sont convoqués aux urnes pour le premier tour de l’élection présidentielle, et 7% des électeurs ont déjà voté en avance. Pendant trois jours, la grande place centrale de Lukiskes à Vilnius a été transformée en un immense bureau de vote.

Ce samedi, Egle, cadre dans une grande société, patiente dans la file à l’heure du déjeuner : « Le plus actuel en ce moment, ce sont les questions de défense, l’important est que des liens durables soient développés avec des pays plus forts que nous. » Andrius employé dans l’aviation, a les mêmes préoccupations : « Les questions de sécurité sont l’un des socles fondamentaux de notre liberté. »

La Lituanie fait beaucoup pour assurer sa sécurité, avec une hausse du budget de la défense, mais aussi l'installation d’une brigade allemande d'ici à 2027, rapporte notre correspondante à Vilnius, Marielle Vitureau. Mais le choix entre les huit candidats se fera sur des affinités personnelles, comme le relève le politologue Linas Kojala : « Comme les candidats principaux sont sur la même longueur d’ondes sur les questions de défense et de politique étrangère, les personnalités de chacun et aussi les positions de chacun sur les questions économiques, sociales feront la différence. »

Si le président sortant Gitanas Nauseda, un ancien banquier, arrive en tête dans les sondages, difficile de prévoir qui arrivera second : l’actuelle Première ministre Ingrida Simonyte ou bien Ignas Vegele, un avocat qui a lutté contre la vaccination et les restrictions pendant la crise du Covid-19.

L'impact de la guerre en Ukraine sur l'économie du pays

Grâce à des mesures sanitaires et économiques efficaces, la Lituanie avait été l'un des premiers de l'UE à se redresser après la pandémie. Mais la guerre en Ukraine a pesé lourdement sur l'économie du pays.

À lire aussiL'Initiative des trois mers, un projet pour bâtir une Europe détachée de la Russie

L'année 2023 a donc marqué le point le plus bas pour l'économie lituanienne. La hausse des taux d'intérêts a plombé l'investissement et le pouvoir d'achat des Lituaniens. Aujourd'hui, les choses s'améliorent. Avec un peu plus de 1%, l'inflation y est l'une des plus faibles dans la zone euro. Les travailleurs ont vu leurs salaires augmenter, ce qui devrait tirer la demande intérieure.

La situation est toutefois contrastée d'un secteur à l'autre. Des entreprises des sciences de la vie appliquées dans l'environnement, l'agriculture, la médecine ou l'industrie pharmaceutique ont le vent en poupe. Si le taux de chômage baisse, il est encore d'environ 20% parmi les jeunes. 

Le premier État européen à se passer complètement du pétrole et du gaz russe

La Lituanie a été le premier État européen à se passer complétement du pétrole et du gaz russe. Si l'électricité y est encore importée de Suède, de Pologne et de Finlande, Vilnius investit massivement dans les énergies renouvelables. D'ici à 2027, la Lituanie assure d'être en mesure d'exporter de l'électricité, notamment vers l'Allemagne et la Pologne.

Ce dimanche également, les Lituaniens votent aussi par référendum sur la légalisation de la double nationalité. Ce que la Constitution du pays ne prévoit pas, actuellement. Six Lituaniens sur dix soutiennent la possibilité de double nationalité

À lire aussiRéférendum sur la double citoyenneté en Lituanie: une 2e chance pour ceux qui rêvent d'un pays de près de 4 millions d'habitants