Mort de Bernard Pivot : huit moments forts de l’émission de télévision « Apostrophes »
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Mort de Bernard Pivot : huit moments forts de l’émission de télévision « Apostrophes »

L’écrivain Bernard Pivot, mort lundi 6 mai à l’âge de 89 ans, a aussi été une figure de la télévision française. Pendant 15 ans, de 1975 à 1990, il a animé « Apostrophes », suivie par des millions de téléspectateurs. Voici huit moments marquants de l’émission diffusée alors sur Antenne 2.

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Bernard Pivot, le 3 mars 2016.
Bernard Pivot, le 3 mars 2016. | JEFF PACHOUD/ARCHIVES AFP
  • Bernard Pivot, le 3 mars 2016.
    Bernard Pivot, le 3 mars 2016. | JEFF PACHOUD/ARCHIVES AFP

Des millions de téléspectateurs. De 1975 à 1990, Bernard Pivot, décédé ce lundi 6 mai 2024 à l’âge de 89 ans, a animé Apostrophes, sur Antenne 2. Une émission indétrônable le vendredi soir avec des invités prestigieux, de nombreux moments d’anthologie, ainsi que de belles polémiques.

Lire aussi : Mort de Bernard Pivot : notre dernier entretien avec l’amoureux des livres et des dictées

1. François Mitterrand, le 7 février 1975 : confidences d’un futur président

Pas encore président de la République, François Mitterrand, alors premier secrétaire du Parti socialiste, est reçu par Bernard Pivot, un mois après le lancement de l’émission. L’homme politique, qui vient de publier La Paille et le Grain, décrit son amour de l’écriture.

« Si je n’avais pas été absorbé par ma vie politique, j’aurais aimé consacrer une partie de ma vie à construire une œuvre littéraire. En avais-je le talent ? J’en avais en tout cas le goût », explique-t-il.

2. Alexandre Soljenitsyne, le 11 avril 1975 : la parole rare d’un dissident russe

Un grand moment de télévision, une parole rare. Bernard Pivot reçoit, le 11 avril 1975, le dissident russe Alexandre Soljenitsyne. Expulsé d’Union soviétique l’année d’avant, l’auteur de L’Archipel du Goulag raconte la genèse de son œuvre. Autour de la table notamment, Jean d’Ormesson.

3. Vladimir Nabokov, le 30 mai 1975 : le whisky dans la théière

En 1975, le Russe Vladimir Nabokov est l’invité exceptionnel d’Apostrophes. Bernard Pivot lui demande à plusieurs reprises : « Encore un peu de thé, M. Nabokov ? » L’auteur de Lolita avait demandé à ce que, dans la théière, on verse du whisky.

4. Charles Bukowski, le 22 septembre 1978 : la sortie ivre, en titubant

« Finalement, il ne tient pas tellement la bouteille cet écrivain américain », lance Bernard Pivot, le 22 septembre 1978. L’animateur d’Apostrophes s’adresse à Charles Bukowski, complètement ivre, qui se lève de sa chaise pour quitter le plateau.

Une sortie en titubant et en bafouillant des mots incohérents, qui déclenche l’hilarité des autres invités autour de la table. Quelqu’un vient le soutenir pour qu’il puisse quitter le plateau.

5. Marguerite Duras, 28 septembre 1984 : l’écriture, « un drôle de truc »

Après la parution de son dernier livre L’Amant, qui lui fera remporter le prix Goncourt en 1984, Marguerite Duras est l’invitée de l’émission Apostrophes. Elle raconte son rapport à l’écriture, qu’elle compare à « un drôle de truc ».

« On boit parce que Dieu n’existe pas », lui avouera également l’écrivaine.

6. Serge Gainsbourg, le 26 décembre 1986 : l’échange explosif avec Guy Béart

Échange tendu entre Serge Gainsbourg, affalé devant un piano, et Guy Béart, le 26 décembre 1986. Le premier explique que « ce sont les mots qui véhiculent l’idée et non pas l’idée qui véhicule les mots ».

Son voisin n’est pas d’accord. Gainsbourg, sans même tourner la tête, lâche : « Qu’est-ce qu’il a dit, le blaireau, là ? ». Béart tente de parler, l’auteur de « Melody Nelson » balance : « Ta gueule ». « Je sens qu’il y a un petit contentieux entre vous », dit Pivot qui gardera un mauvais souvenir de cet épisode.

7. Lech Walesa, le 25 avril 1987 : l’interview clandestine

En 1987, Bernard Pivot interviewe clandestinement Lech Walesa en Pologne. « J’avais dû me cacher pour aller en Pologne, en rasant les murs, en semant la police politique… », racontera-t-il deux ans plus tard, avouant avoir eu peur de se faire arrêter.

L’ancien leader syndicaliste sera président de la Pologne de 1990 à 1995.

8. Gabriel Matzneff, le 2 mars 1990 : la vive polémique

La séquence date de 1990, mais elle était devenue virale fin 2019, à la sortie du livre « Le Consentement » de Vanessa Springora, sur ses relations, mineure, avec Gabriel Matzneff. Cette dernière avait conduit Bernard Pivot à faire amende honorable sur Twitter.

« S’il y a un véritable professeur d’éducation sexuelle, c’est quand même Gabriel Matzneff, il donne volontiers des cours », avait en effet lancé Bernard Pivot, badin, le 2 mars 1990, en présentant l’auteur qu’il qualifie alors de « collectionneur de minettes ».

Sur le plateau, la romancière québécoise Denise Bombardier est la seule à s’opposer à Gabriel Matzneff, jugeant qu’il aurait eu « des comptes à rendre à la justice » s’il n’avait pas « une aura littéraire ». « Il y a des limites même à la littérature », déclare-t-elle encore.

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