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Accident d’hélicoptère en Iran : l'ayatollah Khamenei appelle les Iraniens à ne «pas s'inquiéter» pour le président Raïssi

LE POINT SUR LA SITUATION - Un hélicoptère transportant le président iranien a eu un accident ce dimanche. Des recherches sont en cours pour retrouver l’appareil et ses passagers près de la zone du crash.

Alors que des fidèles priaient pour la santé de leur président dans plusieurs mosquées ce dimanche soir, l’ayatollah Khamenei s’est voulu rassurant en appelant les Iraniens à ne «pas s’inquiéter». Plus tôt dans la journée, Ebrahim Raïssi a été victime d'un «accident», selon des responsables et des médias officiels. «Un accident est survenu avec l'hélicoptère transportant le président» dans la région de Jofa, ainsi que le ministre des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, dans la province de l'Azerbaïdjan oriental, a indiqué la télévision d'État. Le Figaro fait le point sur les recherches qui se poursuivent.

L'ayatollah Khamenei appelle à ne «pas s'inquiéter»

Le Guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, veut rassurer son peuple. «[Il] ne devrait pas s'inquiéter, il n'y aura pas de perturbation» pour le pays, a déclaré le dirigeant, en disant «espérer que Dieu ramènera le président et ses compagnons dans les bras de la nation». «Priez tous pour la santé de ces serviteurs», a-t-il ajouté dans un discours devant des familles de membres des Gardiens de la révolution.

Des recherches compliquées

Les recherches sont rendues très difficiles par les «conditions météorologiques défavorables», a indiqué le ministre de l'Intérieur Ahmed Vahidi à la télévision d'État, en évoquant un «atterrissage brutal» de l'appareil sans donner de détails.

«Nous suivons de près les informations faisant état d'un possible atterrissage brutal d'un hélicoptère transportant le président et le ministre iranien des Affaires étrangères», a indiqué un porte-parole de la diplomatie à Washington. La télévision d'État iranienne diffusait en début de soirée des images de fidèles en train de prier pour la santé du président dans plusieurs mosquées, dont celle de la ville sainte de Mashhad (Nord-Est).

Elle montrait aussi des images de plusieurs membres du Croissant-Rouge iranien marchant dans un épais brouillard dans la zone de recherches avant la tombée de la nuit. «Plus de 20 équipes de secours dotées d'un équipement complet, notamment de drones et de chiens de sauvetage», avaient «été envoyées sur place», selon Irna.

Les pays voisins mobilisés

Depuis l’annonce de l’accident, de nombreux pays voisins proposent leur aide. Recep Tayyip Erdogan s’est dit «profondément attristé» par l’accident et a offert «tout le soutien nécessaire» aux recherches. «Trente-deux personnels spécialistes des recherches et secours en montagne et six véhicules ont été déployés» depuis l'est de la Turquie, a indiqué l'Agence gouvernementale des secours d'urgence sur X, précisant que Téhéran avait également demandé l'appui d'un hélicoptère équipé pour les recherches de nuit.

De même que le président azerbaïdjanais, Ilham Aliev, qui a proposé son aide. «Nous prions (...) pour le président Ebrahim Raïssi et la délégation qui l'accompagnait», a déclaré sur X (ex-Twitter) Ilham Aliev. «En tant que pays voisin, amical et fraternel, l'Azerbaïdjan est prêt à apporter toute sorte de soutien», a-t-il souligné.

L’Arabie saoudite a également affirmé que «le royaume se tient aux côtés de la République islamique d’Iran» et qu’elle est «prête à fournir toute assistance», dans un communiqué du ministère des Affaires étrangères d'Arabie saoudite. Ce pays entretient depuis longtemps une rivalité avec l’Iran.

L’UE active un service de cartographie

La Commission européenne a activé un service de cartographie par satellite pour faciliter les efforts de recherche après le crash de l'hélicoptère, annonce le commissaire européen chargé de la gestion des crises. «À la demande d’assistance iranienne, nous activons le service de cartographie de réponse rapide de Copernicus», a écrit Janez Lenarcic sur X. Le service de gestion des urgences Copernicus de la Commission européenne fournit des produits de cartographie basés sur l'imagerie satellite.

En cas de décès, de nouvelles élections

L'appareil faisait partie d'un convoi de trois hélicoptères transportant la délégation présidentielle, dont deux ont atterri sans encombre à Tabriz, la grande ville du nord-ouest, d'où Ebrahim Raïssi devait rejoindre Téhéran. Toujours incertaine plusieurs heures après la disparition de l'hélicoptère, l'évolution de la situation est suivie avec attention à l'international, notamment aux États-Unis, un pays qui n'entretient pas de relations diplomatiques avec l'Iran.

Ebrahim Raïssi, président de la république islamique d'Iran depuis 2021. Shannon Stapleton / REUTERS

Le vice-président, Mohammad Mokhber, a quitté Téhéran en fin d'après-midi pour rejoindre Tabriz en compagnie de plusieurs ministres, selon le porte-parole du gouvernement. C'est lui qui prendrait les fonctions de président en cas de décès de Ebrahim Raïssi, en attendant la tenue d'une élection présidentielle dans les 50 jours.

Quand certains Iraniens prient, d’autres font la fête

La télévision d'État a diffusé des images de fidèles en train de prier pour la santé du président dans plusieurs mosquées, dont celle de la ville sainte de Mashhad (Nord-Est). Pendant ce temps, certains Iraniens lanceraient des feux d’artifice pour célébrer le crash d’hélicoptère et la possible mort d’Ebrahim Raïssi.

D'après un reporter joint à Téhéran, «les services de sécurité ont été déployés en renfort dans les rues et les avenues de Téhéran». «Il règne une ambiance très lourde. Et en même temps, je ne dois pas vous cacher que beaucoup d'Iraniens se réjouissent discrètement de cet incident», poursuit-il, en évoquant la répression du mouvement Femme, Vie, Liberté que ce président sinistrement connu pour sa brutalité encourage depuis plus d'un an et demi.

Un président ultraconservateur

Ebrahim Raïssi s’était rendu dimanche dans la province de l'Azerbaïdjan orientale, où il a notamment inauguré un barrage en compagnie du président de l'Azerbaïdjan, Ilham Aliev, à la frontière entre les deux pays. Ebrahim Raïssi, qui a le titre d'ayatollah, est président de la République islamique depuis près de trois ans. Considéré comme un ultraconservateur, il avait été élu le 18 juin 2021 dès le premier tour d'un scrutin marqué par une abstention record pour une présidentielle et l'absence de concurrents de poids.

Hossein Amir-Abdollahian, lui, âgé de 60 ans, a été nommé à la tête de la diplomatie iranienne par le président Raïssi en juillet 2021. Farouche soutien des groupes pro-Iran au Moyen-Orient, ce diplomate a été proche du puissant général Qassem Soleimani, le chef de la force Qods des Gardiens de la Révolution tué en Irak en 2020 par une frappe américaine.

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181 commentaires
  • totobebete

    le

    certains provoquent espérant la riposte iranienne puis l'intervention des usa ! billard à 3 bandes ?

  • emile

    le

    Il est 'e prochain sur la liste.

  • emile

    le

    Parfait.

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