"Dans la famille Coppola, je demande..." : avant le grand retour de Francis Ford au Festival de Cannes ce jeudi, on fait le portrait d'un clan de cinéma

Le cinéma est une affaire de famille, surtout à Hollywood où les Douglas (Kirk et Michael), Gyllenhaal (Stephen, Maggie, Jake), Baldwin (Alec, Daniel, William, Stephen), Culkin (Macaulay, Kirean, Rory) ou encore Quaid (Dennis, Randy, Jack) ont déjà fait du septième art un délire familial.

Mais Francis Ford Coppola, lui, a été plus loin. On vous présente sa famille, car elle vaut le coup. C’est simple, au repas du dimanche, un mec qui a donné la réplique à Sean Connery peut demander à un proche de Wes Anderson si le poulet est servi avec des petits pois ou des pommes de terre.

Ce à quoi une Oscarisée peut répondre qu’elle préfère l’aile plutôt que la cuisse. En bout de table, Francis Ford Coppola, l’homme de la trilogie du Parrain, Apocalypse Now et Dracula, deux Palmes d’or au CV, lui, regarde tout ça et sourit. Bref, on est sur une autre planète.

Le grand-père, Carmine Coppola

Joueur de flûte à ses heures perdues, le père de Francis Ford Coppola travaille très vite dans le milieu musical avant de se lancer dans la composition. Chef d’orchestre à Broadway, il collabore avec son rejeton sur ses premiers films, et notamment sur les deux premiers opus du Parrain, pour lesquels il compose, avec Nino Rota, la bande originale du film devenue, depuis, culte. Avec Rota, ils braquent un Oscar de la meilleure musique pour Le Parrain, 2e partie en 1975, ainsi qu’un Golden Globe pour la musique du film Apocalypse Now en 1980. L’exemple vient toujours d’en haut.

La femme, Eleanor Coppola

Décédée le 12 avril dernier, la femme de Francis Ford Coppola depuis février 1963 était, elle aussi, dans le septième art. Assistante artistique de son futur mari sur son premier film, Dementia 13, elle se lance rapidement dans la réalisation, notamment sur des documentaires retraçant le travail de sa moitié, le plus connu étant Aux cœurs des ténèbres: L’Apocalypse d’un metteur en scène, sorti en 1991.

La sœur, Talia Shire

Petite sœur de Francis Ford Coppola, Talia Rose Coppola se fait rapidement appeler Talia Shire, après avoir épousé le compositeur David Shire en 1970. Attirée par le monde du cinéma, elle crève l’écran dans le film de son frère, Le Parrain, dans le rôle de Connie, la sœur de Michael Corleone, joué par Al Pacino.

Mais dès 1976, sa carrière prend une autre tournure, quand John G.Avildsen lui donne le rôle d’Adrian Pennino, la femme de Rocky Balboa dans la saga qui va révéler au monde Sylvester Stallone. Productrice à ses heures, elle sera également au casting de Megalopolis, le dernier film de son frangin.

Les enfants, Sofia et Roman Coppola

Francis Ford et Eleanor Coppola ont eu trois enfants, Gian-Carlo, né en 1963 et décédé en 1986, Roman (1965) et Sofia (1971). C’est la petite dernière la plus connue puisque la jeune femme, qui fait de la figuration dans le deuxième Parrain avant de jouer dans la plupart des films de son père va vite embrasser la carrière de réalisatrice.

Elle démarre fort avec Virgin Suicides en 1999, nommée à la Caméra d’or du Festival de Cannes de la même année, avant de changer de braquet avec Lost In Translation en 2003, qui va remporter une pléthore de récompenses, dont un Oscar du meilleur scénario original, puis Marie-Antoinette en 2006, en compétition officielle à Cannes et lauréat d’un Oscar pour les costumes.

En couple avec le réalisateur Spike Jonze avant de s’unir avec le Français Thomas Mars, le chanteur du groupe Phoenix, Sofia demeure une réalisatrice hors pair.

Son grand frère, Roman, est un proche de Wes Anderson, avec lequel il coscénarise plusieurs projets dont Asteroid City, Moonrise Kingdom et À bord du Darjeeling Limited.

Producteur, acteur (il prête notamment sa voix à de nombreux films de Wes Anderson) et réalisateur, Roman reste un homme de l’ombre du septième art. A noter qu’il a vu le jour à Neuilly-sur-Seine, car son père était en train de plancher sur le scénario de Paris brûle-t-il? en 1965.

Les neveux, Nicolas Cage, Jason Schwartzman et Robert Carmine

August Coppola, le grand frère de Francis Ford, a eu trois enfants: Marc, qui a fait une carrière d’acteur de seconde zone, Christopher qui est devenu réalisateur et, surtout, un certain Nicolas Kim Coppola, plus connu sous le nom de Nicolas Cage. A force de passer ses vacances avec le tonton réalisateur, Nicolas se prend au jeu et se lance dans l’acting à 15 ans et suit des cours au conservatoire de San Francisco avec un certain Johnny Depp.

Cage débute dans les films de son oncle (Rusty James, Cotton Club) avant de crever l’écran à la fin des années 80 dans Arizona Junior. La décennie suivante sera la sienne: Sailor et Lula, Kiss of death, Leaving Las Vegas, Rock, Les ailes de l’enfer, Volte-Face, La cité des anges, Snake Eyes, 8 millimètres, etc.

C’est simple, Cage joue pour tous les cracks de la mise en scène: Michael Bay, John Woo, Brian de Palma, Joel Schumacher, Martin Scorcese, Ridley Scott, Oliver Stone. Même si sa carrière connaît un trou d’air dans les années 2010, l’homme enchaîne les projets et sera même en projection à Cannes avec The Surfer, de Lorcan Finnegan. On est sur un gros CV.

Moins imposant mais très propre quand même, les CV des deux enfants de Talia Shire qu’elle a eu de son union avec le producteur Jack Schwartzman. Le premier, Jason, est un acteur fétiche de Wes Anderson, et donc un proche de son oncle Roman, avec lequel il a tourné de nombreux films, de Rushmore, le premier en 1998, à Asteroid City, sorti en 2023.

Très proche des frères Wilson, Owen et Luke, et d’Adrien Brody, il a beaucoup tourné pour sa nièce, Sofia, ainsi que pour son oncle. Il sera d’ailleurs à l’affiche de Megalopolis avec sa mère Talia Shire.

Son frère, Robert Schwartzman, dit Robert Carmine, s’est aussi lancé dans une carrière d’acteur, plus confidentielle, même si on l’a vu dans le film de sa nièce Virgin Suicides, mais c’est surtout en tant que musicien qu’il s’est révélé avec son groupe de rock Rooney.

La petite-fille, Gia Coppola

C’est la petite dernière, fille de Gian-Carlo Coppola - elle n’a jamais connu son père, puisqu’il est décédé quand sa mère était enceinte de deux mois - la jeune femme de 37 ans s’est, elle aussi, mise à la réalisation avec déjà deux films, Palo Alto et Mainstream, et bosse actuellement sur son troisième long-métrage, The Last Showgirl, dont la sortie est prévue en 2025.