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Émeutes en Nouvelle-Calédonie : la soixantaine de barrages entre Nouméa et l’aéroport ont été percés

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photo  une rue bloquée par des débris et des objets brûlés est visible à la suite de troubles nocturnes dans le quartier de magenta à nouméa, territoire français du pacifique de nouvelle-calédonie, le 18 mai 2024. des centaines d'agents de sécurité français ont tenté de rétablir l'ordre dans le territoire insulaire du pacifique de nouvelle-calédonie. 3

Une rue bloquée par des débris et des objets brûlés est visible à la suite de troubles nocturnes dans le quartier de Magenta à Nouméa, territoire français du Pacifique de Nouvelle-Calédonie, le 18 mai 2024. Des centaines d'agents de sécurité français ont tenté de rétablir l'ordre dans le territoire insulaire du Pacifique de Nouvelle-Calédonie. © AFP

L’État est passé à l’offensive ce dimanche 19 mai en Nouvelle-Calédonie pour tenter de « reprendre totalement la maîtrise » du territoire, avec d’abord une opération d’envergure des gendarmes sur la route entre Nouméa et l’aéroport international, après six morts en six jours d’émeutes. Tous les barrages entre Nouméa et l’aéroport « ont été disloqués », selon le haut-commissaire de la République.

La colère des indépendantistes, provoquée par une réforme du corps électoral de l’archipel du Pacifique sud, a enclenché un cycle de violences marquées par des jours et des nuits d’incendies, d’affrontements et de barrages.

En l’absence de vols depuis et vers la Nouvelle-Calédonie, suspendus depuis mardi, l’exécutif français a donné la priorité à la route entre Nouméa et son aéroport international.

Un convoi de blindés et d’engins de chantier

Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a annoncé le début dimanche 19 mai 2024 au matin d’une « grande opération de plus de 600 gendarmes, dont une centaine du GIGN ». Celle-ci doit permettre de « reprendre totalement la maîtrise de la route principale de 60 km ».

L’opération a consisté à faire partir de Nouméa un convoi pour supprimer tous les obstacles sur cette route. Il est fait entre autres de blindés de la gendarmerie et d’engins de chantier qui déblayent le passage. Toutefois, certains barrages supprimés par le convoi se reconstituent dès son départ.

Vers 9h ce dimanche, Louis Le Franc, le haut-commissaire de la République annonçait lors d’un point presse que « t ous les barrages entre Nouméa et l’aéroport ont été disloqués ».

« L’ordre républicain sera rétabli, quoi qu’il en coûte », poursuit Louis Le Franc, alors que l’État est passé à l’offensive pour tenter de mettre fin aux violences qui ont plongé le territoire du Pacifique sud dans une grave crise. « Je veux dire aux émeutiers : stop, retour au calme, rendez vos armes », a ajouté Louis Le Franc lors d’un point de presse retransmis par la télévision publique Nouvelle-Calédonie La 1ère.

La Nouvelle-Calédonie est en proie à des violences inédites depuis 40 ans, qui ont fait six morts en six jours, causées par une réforme électorale ayant provoqué la colère des indépendantistes. « La situation est inédite, grave, mais avec les forces dont je dispose on va pouvoir rétablir l’ordre républicain dans l’ensemble de l’agglomération (de Nouméa) dans les prochains jours », a assuré le représentant de l’État français dans l’archipel du Pacifique sud.

Tous les barrages « percés »

La priorité a été donnée au dégagement de la route, d’une soixantaine de kilomètres, entre Nouméa et son aéroport international.

Sur cet axe stratégique pour permettre le réapprovisionnement de la grande île soumise à des pénuries, l’État a lancé dimanche vers 6h40 (21 h 40 samedi à Paris) une vaste opération de 600 gendarmes, dont une centaine de membres du GIGN.

La soixantaine de barrages érigés par des indépendantistes sur cette route ont été « percés », sans violences, mais la route est loin d’être accessible car les épaves de voitures, le bois et la ferraille brûlés n’ont été dégagés que sur une quinzaine de barrages, et la voirie est abîmée à plusieurs endroits, a précisé Louis Le Franc.

Il a aussi annoncé de nouvelles « opérations de harcèlement » par les unités d’élite de la police et de la gendarmerie (Raid et GIGN) « dès cette nuit (de dimanche à lundi, NDLR), là où il y a des points durs », dans les villes de Nouméa, Dumbéa et Païta notamment. « Les jours à venir, ça va s’intensifier » et dans les zones » où il y a encore des émeutiers », le haut-commissaire a mis en garde : « S’ils veulent utiliser leurs armes, ils prennent tous les risques ».

Louis Le Franc a également appelé ceux qui ont constitué des « groupes de protection » pour protéger leurs quartiers « à garder espoir » et « à ne pas commettre l’irréparable », qui provoquerait « un embrasement général ».

Lire aussi : ENTRETIEN. En Nouvelle-Calédonie, « la peur des Kanak est d’être complètement minorisés »

photo des véhicules blindés de la gendarmerie sont vus près d’un commissariat de police à nouméa, dans le territoire français du pacifique de la nouvelle-calédonie, le 18 mai 2024. des centaines d’agents de sécurité français ont tenté de rétablir l’ordre dans le territoire insulaire du pacifique de la nouvelle-calédonie le 18 mai, après une cinquième nuit d’émeutes, de pillages et de troubles.  ©  afp

Des véhicules blindés de la gendarmerie sont vus près d’un commissariat de police à Nouméa, dans le territoire français du Pacifique de la Nouvelle-Calédonie, le 18 mai 2024. Des centaines d’agents de sécurité français ont tenté de rétablir l’ordre dans le territoire insulaire du Pacifique de la Nouvelle-Calédonie le 18 mai, après une cinquième nuit d’émeutes, de pillages et de troubles. AFP

Nouveaux renforts attendus

Rétablir cette circulation presse d’autant plus que la Nouvelle-Zélande et l’Australie ont annoncé dimanche avoir demandé à la France de pouvoir poser des avions, afin de rapatrier leurs ressortissants.

« Nous sommes prêts à décoller et attendons l’autorisation des autorités françaises pour savoir quand ces vols pourront avoir lieu en toute sécurité », a indiqué dans un communiqué le ministre néo-zélandais des Affaires étrangères, Winston Peters.

Son homologue australienne, Penny Wong, a affirmé sur X que des appareils de l’armée de l’Air étaient « prêts à s’envoler », mais que la France n’avait pas donné son accord.

Samedi, le gouvernement de Nouvelle-Calédonie estimait que 3 200 personnes étaient bloquées en l’absence de vols, soit parce qu’elles ne pouvaient pas quitter l’archipel, soit parce qu’elles ne pouvaient pas le rejoindre.

Les violences ont fait six morts, le dernier en date samedi après-midi, un Caldoche (Calédonien d’origine européenne) à Kaala-Gomen, dans la province Nord. Les cinq autres morts sont deux gendarmes et trois Kanak, dans l’agglomération de Nouméa.

Le Haut-commissariat de la République en Nouvelle-Calédonie a annoncé dimanche dans un communiqué l’arrivée prochaine de « plusieurs centaines de forces de sécurité intérieure, de soutien logistique et opérationnel et de sécurité civile », en plus des renforts déjà envoyés.

« Au total, 230 émeutiers ont été interpellés » en près d’une semaine, a-t-il ajouté.

Lire aussi : Émeutes en Nouvelle-Calédonie : un homme tué sur un barrage, six décès depuis le début des violences

photo des soldats français du 8e régiment d'infanterie de marine (8e rima) sécurisent l'aéroport de magenta à nouméa, territoire français du pacifique en nouvelle-calédonie, le 17 mai 2024. la france a déployé des troupes dans les ports et l'aéroport international de la nouvelle-calédonie, a interdit tiktok et imposé l'état de urgence le 16 mai après trois nuits d'affrontements.  ©  delphine mayeur / afp)

Des soldats français du 8e Régiment d'infanterie de marine (8e RIMa) sécurisent l'aéroport de Magenta à Nouméa, territoire français du Pacifique en Nouvelle-Calédonie, le 17 mai 2024. La France a déployé des troupes dans les ports et l'aéroport international de la Nouvelle-Calédonie, a interdit TikTok et imposé l'état de urgence le 16 mai après trois nuits d'affrontements. Delphine Mayeur / AFP)

Travail de longue haleine

Reprendre le contrôle devrait être un travail de longue haleine pour les forces de l’ordre. La violence dans certains quartiers chaque nuit montre que les émeutiers restent très déterminés.

« Il y a […] des zones de non-droit […] qui sont tenues par des bandes armées, des bandes indépendantistes, de la CCAT. Et dans ces endroits, ils détruisent tout », affirmait samedi sur BFMTV le vice-président de la province Sud de la Nouvelle-Calédonie, Philippe Blaise.

La Cellule de coordination des actions de terrain (CCAT) est une organisation indépendantiste radicale, accusée par les autorités d’inciter à la plus grande violence.

Écoles fermées

Nouvel exemple des troubles dans la nuit de samedi à dimanche : d’après la chaîne de télévision publique Nouvelle-Calédonie La 1ère, la médiathèque du quartier de Rivière-Salée à Nouméa a été incendiée. Interrogée par l’AFP, la mairie de Nouméa a répondu dimanche matin n’avoir « aucun moyen pour le moment de le vérifier, le quartier étant inaccessible ».

Les mesures exceptionnelles de l’état d’urgence sont maintenues, à savoir le couvre-feu entre 18h et 6h (9h et 21h à Paris), l’interdiction des rassemblements, du transport d’armes et de la vente d’alcool et le bannissement de l’application TikTok.

Pour la population, se déplacer, acheter des produits de première nécessité et se soigner devient plus difficile chaque jour. De moins en moins de commerces réussissent à ouvrir et les nombreux obstacles à la circulation compliquent de plus en plus la logistique pour les approvisionner, surtout dans les quartiers les plus défavorisés.

Dimanche matin, la province sud, qui regroupe près des deux tiers de la population, a annoncé que les écoles resteraient fermées toute la semaine. « Ce temps devra permettre de finir de sécuriser les établissements scolaires, leurs accès et de faire un état des lieux des dégâts afin de retrouver le plus vite possible les conditions d’une reprise de l’enseignement, la semaine suivante, là où cela sera possible », a expliqué la province.

La réforme constitutionnelle qui a mis le feu aux poudres vise à élargir le corps électoral lors des scrutins provinciaux, au risque de marginaliser « encore plus le peuple autochtone Kanak », selon les indépendantistes. Adopté mercredi par les députés, après les sénateurs, le texte doit encore être voté par les parlementaires réunis en Congrès, à une date non déterminée.

Le passage de la flamme olympique en Nouvelle-Calédonie prévu le 11 juin a été annulé. « Priorité, vraiment, à la consolidation du retour à l’ordre public, et puis à l’apaisement », a expliqué à la presse la ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra.

 
Ouest-France  

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