« Le Roman des anges » de Don Pierre Doat : lever le voile sur les figures de l’invisible
Le recteur du Mont-Saint-Michel, interpellé par la fascination de nombreux visiteurs du sanctuaire pour la figure des anges, a choisi la forme du roman pour transmettre ce que dit la théologie de ces créatures.
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Le Roman des anges
de Don Pierre Doat
Salvator, 148 p., 17,90 €
« Ma question est toute simple : qui sont les anges ? » Arnaud, quadragénaire, vient d’arriver à la porte du ciel. Il a quitté la vie terrestre après avoir été renversé par une voiture sur le parking du Mont-Saint-Michel, où il venait de visiter une amie de longue date, religieuse en ce lieu. Il est accueilli par une créature étrange et pourtant familière, Elimélek, qui lui dit être son ange gardien.
C’est la forme du roman qu’a choisie le recteur du Mont-Saint-Michel, Don Pierre Doat, pour répondre à cette question. Car, explique-t-il, sa présence dans le sanctuaire et le contact quotidien des pèlerins et visiteurs qui affluent du monde entier l’ont rendu sensible à la quête d’invisible et de surnaturel qui meut nombre de nos contemporains. Une quête qu’il n’avait pas perçue avec un tel degré d’évidence lors de ses dix premières années de ministère en paroisse. Mais, sur le rocher normand surplombé par l’incomparable abbatiale dédiée à saint Michel, ceux qui viennent chercher les traces de l’archange sont nombreux parmi les millions de visiteurs qui franchissent la baie chaque année.
Dans ce roman, le père Doat met donc en scène des anges, leur donnant une matérialité. Car, précise-t-il dans sa postface, il s’agit d’un « roman qui diffuse l’enseignement théologique de l’Église sur les anges, tout en s’autorisant, pour le bien du récit, à utiliser ce que le grand saint Denys l’Aréopagite appelle des “images déraisonnables” », nécessaires selon lui pour « appréhender le mystère de leur nature incorporelle qui, sans ces concessions, nous resteraient totalement inaccessibles ». Il nous livre ainsi un roman agréable à lire qui, en nous faisant suivre le parcours sinueux d’Arnaud, nous permet de réviser ce que dit le Magistère sur ces figures de l’invisible.
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