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Élections européennes : un petit tour et puis s’en vont ?

Quelle place pour la Haute-Savoie au parlement de Strasbourg ? Figurant respectivement à la 73e et à la 79e place sur la liste « Besoin d’Europe » la conseillère départementale Valérie Gonzo-Massol et la secrétaire générale de Renaissance Haute-Savoie font de la… figuration. Quant au régionaliste Rémi Mogenet, sa 49e position sur la liste « Europe, territoires et écologie » lui offre juste une tribune éphémère… jusqu’au 9 juin.

Rémi Mogenet n’a pas attendu que le président d’Auvergne-Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez, se convertisse subitement à l’idée d’une Europe des Régions pour demander plus d’autonomie. Docteur en lettres et professeur agrégé de littérature à l’université de Savoie, le régionaliste de l’étape a été plongé dès la naissance dans la culture savoyarde. Son grand-père était régionaliste, son père, membre du MRS (Mouvement Région Savoie) a fondé « Le Tour livres », à Samoëns, une maison d’édition spécialisée dans les ouvrages locaux. Autant dire que cet irréductible Savoyard est tombé dedans étant petit. Rien d’étonnant, donc, de le voir œuvrer depuis des années dans les rangs du MRS, rebaptisé depuis « Sabaudia ». Un engagement qui le fera figurer dès 1992, sur une liste candidate aux élections régionales. Hélas, sans succès, puisqu’il n’y avait eu aucun élu. Mais pas de quoi le décourager. 32 ans plus tard et une agrégation en poche – préparée à Toulouse, « car il n’y a pas d’université pour cela en Savoie » – le voilà de retour sur la scène politique.

Certes, pas pour y jouer un rôle de premier plan puisque « le régional de l’étape » n’apparaît qu’en 49e position sur la liste « Europe, territoires et écologie », née de l’union entre Régions et peuples solidaires (R&PS) et le PRG (Parti radical de gauche) pour les élections européennes du 9 juin. C’est dire s’il a des chances d’occuper un siège à Strasbourg. Sa candidature est ailleurs.

Le Faucigny : Pourquoi cette présence sur la liste ?

Rémi Mogenet : Parce que c’est l’occasion de faire valoir les idées du régionalisme.

C’est un porte-voix, en quelque sorte et sans mauvais jeu de mots ?

Une campagne électorale sert à ça, c’est l’occasion pour les gens qu’on entend peu de s’exprimer, de faire partie du jeu politique, sinon on est moins audibles.

Dans ce cas, pourquoi avoir attendu 32 ans avant de revenir ?

D’abord, pour des raisons professionnelles. Ensuite, parce que je participe en fonction des personnes que je rencontre et des idées qu’elles veulent bien soutenir. Je suis pour la culture et souvent on aborde des sujets un peu techniques, comme le logement, mais quand on arrive à la culture, il n’y a plus de revendication. Ils n’osent pas demander une régionalisation du bac ou de l’agrégation de littérature. Ils disent que c’est la prérogative de l’État central.

C’est votre principale revendication ?

De mon point de vue de professeur de littérature, c’est surtout la défense de la culture des régions et de la Savoie en particulier qui m’anime. Au niveau européen, il y a des projets possibles mais c’est ponctuel. Au niveau national, l’histoire et la littérature de la Savoie sont complètement occultées. Au bac français, il n’y a jamais d’auteurs de Savoie. François de Sales et De Mestre (Joseph et Xavier), on ne les trouve jamais dans les programmes. Pourquoi ?

Vous êtes pour une exception culturelle savoyarde ?

Je suis pour toutes les exceptions culturelles. Celles qu’on constate, pas celles qu’on décrète.

Il y a pourtant eu des avancées. Après des années de combat, l’Arpitan-francoprovençal a été admis à figurer parmi les langues optionnelles au bac ?

La langue savoyarde c’est une avancée mais il faut que ça aille plus loin. Pourquoi pas un Capes de franco-provençal ?

Lire la suite dans Le Faucigny du 17 mai 2024 https://mozzoportal.publishingcenter.net/compagnie-des-medias/le-faucigny/

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