Incontournable. Le design se cache partout. Tel un Monsieur Jourdain qui fait de la prose sans s’en apercevoir, nous côtoyons tous les jours (ou presque) des pièces phares de la planète déco. Notre quotidien est d’ailleurs truffé de ces créations iconiques, ou s’en inspirant fortement. Des créations qui font désormais partie de notre mémoire collective. Tout est design. Tout est art. Tout est beau. Et il n’est pas rare de l’oublier.
Du fauteuil en bois et cannage de Pierre Jeanneret, qui continue d’affoler les fans de déco, en passant par le logo de nos sucettes Chupa Chups dessiné par Dali, sans oublier les objets usuels comme un mixeur plongeant ou une brosse à dents imaginés par Philippe Starck qui aide à démocratiser le design. Dans cette liste, loin d’être exhaustive, il faut à présent ajouter la chaise monobloc, indissociable du mobilier de jardin. Vous savez, cette fameuse assise blanche de jardin, tout en plastique et au dossier ajouré ? Eh oui, elle aussi est une icône. Vous en doutez ? Sachez que depuis peu, le « New York Times », et un panel d'experts, l’a fait entrer dans son panthéon des 25 meubles les plus marquants de ces 100 dernières années.
On voit déjà votre regard dubitatif en pensant à elle. Adulée par certains, décriée, voire snobée par d’autres, elle mérite néanmoins d’être regardée sous un nouveau jour.

À lire aussi >> C'est IN ou c'est OUT ? Sarah Poniatowski analyse les tendances déco 2024

Une brève histoire de la chaise monobloc

Il faut remonter au milieu des années 1940 pour trouver l’une des premières traces des chaises monobloc et empilables. Mais pourquoi monobloc ? Si elles sont nommées ainsi, c’est du fait qu’elles sont façonnées à partir d’un seul et même élément moulé à l’aide d’une matrice. Mais revenons à la genèse de ce mythe. C’est donc vers 1946 qu’un prototype aurait vu le jour grâce au designer canadien Douglas Simpson. L’assise, aux lignes brutes, au dossier plein et sans accoudoir, ne ressemble pas encore tout à fait à sa future cousine. Il faudra attendre les années 1970, voire 1980, pour que se dévoile le modèle que l’on connaît nous.
Si son allure n’a plus de secret pour tout un chacun, on ignore pour beaucoup son auteur. Pourtant, ce dernier est loin d’être inconnu. Il s’agit d’Henry Massonnet qui n’est autre que le père du tabouret Tam Tam, qu’il créa en 30 minutes chrono en 1968.
En 1973, alors qu’il est à la tête de l’entreprise familiale Stamp, il dépose un brevet et lance la production de cette fameuse chaise monobloc. Mais d’autres sociétés semblent aussi en revendiquer la paternité. Tel est le cas de Allibert et Grosfillex. Puis, petit à petit, et malgré un échec commercial à son lancement, le monde entier s’intéresse à sa fabrication, inondant le marché. Il se murmure même que plus d’un milliard de ces chaises auraient été vendues rien qu’en France.
Mais la chaise monobloc n’est pas uniquement l’apanage des extérieurs. Elles s’invitent même dans nos intérieurs sous l’impulsion de grands noms du design. Pour preuve, avec ces modèles parmi les plus mythiques que sont, entre autres, la « chaise Universale 4867 » de Joe Colombo ou la « Panton Chair » de Verner Panton, deux assises iconiques dans lesquelles investir sans hésiter.
On parie que maintenant, vous ne la regarderez plus de la même manière